Lundi 22 octobre 01, Samâdhi

Le Tigre était là, à portée du trait, presque trop présent, l’éclair d’une incertitude trop aisée.
‘Celui qui n’avait qu’une seule flèche’, posa délicatement l’encoche sur la corde de sa force vibrante et en tension de désir enfin tenu de si près, banda l’arc d’if nerveux. En l’instant où le trait s’apprêtait d’être quitté de la saisie frémissante de la main puissante, une voix intérieure lointaine lui dit : – « Regarde DHANUSHMAT*(1), regarde en ton cœur, regarde en l’infini de ton âme voyageuse des temps et assure-toi de la pureté de l’intention que sous-tend ce trait ! Es-tu assuré en le Présent de ton existence transitoire d’assumer la mort secrète que geste cet acte ? Que te sert-il de tuer celui qui te sert et te révèle encore à ta Nature imparfaite ? N’as-tu désir de te fouiller encore plus profond en le secret de ton être et découvrir le véritable TIGRE effroyable qui rôde en les ténèbres de ton éternité ? Es-tu déjà las pour que tu te permettes et te laisses jouer ta flèche ardente empoisonnée de la Haine subite, de l’Incertain et de l’Incontrôlé ? Comment te retrouveras-tu le chemin si tu tues aujourd’hui celui qui te montre la voie de Ta vérité ?
Regarde bien, en ton cœur et ton âme ! »

*(1) DHANUSHMAT : nom sanskrit qui signifie textuellement l’ARCHER, celui qui porte l’arc. Serait le nom d’un(e) archer qui vécut en ermite et aurait vaincu le tigre. Dans ce cas précis, le tigre est seigneur, une part métaphorique extérieure du Vital intérieur à maîtriser et (ou) à abattre.