DHANUSHMAT, lettres à une Auroville / plate-forme d'échange et d'écriture / en quête d'une Auroville intérieure / dans l'esprit du Yoga Intégral de Sri AUROBINDO. auroville, sri aurobindo, yoga, pondicherry, Pondicherry, Inde, India, Mère, Mother, integral yoga, conscience, consciousness, dhanushmat, Dhanushmat, DHANUSHMAT, archer, samadhi, spirtualité, spirituality    
 
 
Samedi 8 décembre 01, Samadhi PM

‘Je suis celui qui n’a qu’une seule flèche.’

– « Mon arc et moi sommes un.
Chaque jour je bande mon arc et éprouve la tension et le chant de la corde de l’âme toute vibrante. Chaque jour le Seigneur m’arche de même. L’arc de mon être se plie et se courbe à la tension amoureuse de Dieu, l’ Archer Suprême, et mon âme vibre de l’harmonie du jour Soleil ou de Nuit sans lune.
Il est ces jours incertains de l’humide gris de pluie, ces jours où mon âme et mon arc sont lourds et empesés, ces jours où la fibre secrète est éteinte et sans goût, ces jours où le nerf de l’if est “porosé’’ de l’alchimie de plomb de Tamas*(1), ces jours où nulle création n’est possible, où nul chant ne se peut monter ou s’évader des lèvres muettes du bois inerte et vide. Ce sont jours muets secrets de peine et de douleur.
Il est ces jours plein-soleil du midi où mon arc et mon âme sont Radjas*(2) Seigneur flamboyant et se brûlent de passions dévorantes de conquérir le monde du vivant, de commettre les actes les plus prestigieux et prodigieux sous le couvert permissif des jours de la guerre, il est ici question de l’abus en toute impunité, cette vive obéissance au langage cru de Dieu dans Sa geste-passion de l’oubli-dévorant. Mon arc brûle, se chauffe de la tension, la corde résonne plein-grave et chaud, mon être est plongé dans les feux dévorants des forces brutes de Vie, je suis magnificence-feu de l’orgueilleux arc Vital de Dieu.
Il est ces jours où fibres secrètes de mon arc et de mon être se tendent aubes bleues matin-froid, ces jours où la fibre se serre et s’affine, ces jours où la réponse est vive, acérée et immédiate, ces jours où même la corde claque sec, ces jours où mon âme vole les cimes enneigées bleutées du crêt, ces jours de Sattwa*(3), ces jours de gloire de la vie blanche de l’Esprit.
Je suis humeur de Dieu, je me plie aux désirs de chair de ses jours, je m’essaie et me prête à sa loi, imposant à ma fibre l’essence du fait de l’expérience, que cela me soit désir ou pas.
L’if de mon être se vit d’empathie des nerfs de sève de mon arc, nous sommes tendus de l’arche de Vie du Seigneur, nous résonnons du toucher secret de sa quête, nous nous essayons, frères, de trouver la note tonale harmonique qui se puisse faire résonner le trinitaire secret de nos êtres d’un accord commun unifié.
Mon arc et moi sommes chairs parlées de Dieu ! »

(1, 2, 3) les trois gouna ou états d’être de la tradition indienne.
Gouna (n.m) : mode de la nature (Prakriti). Il y en a trois :
Tamas, le principe de l’ignorance et de l’inertie ;
Radjas, le principe du mouvement, de l’effort et de la passion ;
Sattwa, le principe de l’équilibre et de la lumière.



   
           
 
 
©Dhanushmat. Tous droits réservés. Reproduction partielle ou entière non autorisée sans accord de l'auteur.