La CITÉ de l’AURORE. Lettre à une Auroville
Il est dit que là-bas les êtres sont animés de la Conscience toute-Vie, il est dit que là-bas n’existe nul point d’obscurité, il est dit que là-bas la quête est une Lumière en marche, il est dit que là-bas la force et la paix sont compagnes sur les chemins de Vérité, que chacun témoigne en son cœur du désir du Divin, que le mensonge est évincé avant que de naître, que Fraternité n’est pas un vain mot, qu’Intelligence du cœur est joyau commun, que haine et hypocrisie sont bannies à jamais, que Vérité sous-tend chaque parole des justes, qu’il n’est nulle veulerie ni petitesse, que chaque acte si infime soit-il est un sacré qui s’exprime en versets de Lumière et de Sincérité, que le soleil est le symbole naissant de ce qui est et à venir, que Vie est née grâce du Temps et que souci d’équité et de compassion soutient les misères du monde.
Je me sens si démuni !
Je me sens si insignifiant.
Je perçois pourtant le feu sacré de la Lumière qui se peut animer une telle Réalité vivante ; mon être, lourd de la matière sombre du monde, pressent l’azur frangé d’or pur du Réel. Le ‘TOUT-VIVANT’ a esquissé en le silence le Signe-Symbole du carré ‘supramental’*(1), la Mère des Mondes et de la Conscience a tracé d’un geste certifié l’orbe du cercle, mon âme pressant la geste intérieure de ces deux figures divines, son désir de participer de cet Impossible.
Ma terre, mon argile est lourde, elle s’origine en l’Oubli et se teinte déjà de l’Exil à venir, mais qu’y puis-je ?
Le sentier a déjà tracé son sillon sur les terres désertes et en les bois ténébreux, il m’appelle à le suivre et à découvrir les pas de la certitude de cette lumière qui me guident.
Le chemin est large et peuplé et très vite, je l’ai entendu dire de la bouche de la fatigue, se rétrécit. Que m’importe, mon âme a soif de rencontrer cette Vérité nommée, cette Terre, cette Cité vers laquelle le monde porte un regard d’envie et de crainte mêlées.
Mon être a faim !
Il ne sera rassasié avant que de n’avoir trouvé cette Cité si tant cherchée des sages, ce monde de la Conscience incarnée jusqu’en le cœur Or de la cellule du dieu humain.
Je me sens d’aller !

(1) Supramental : qu’il aura fait couler beaucoup d’encre et de salive, ce mot créé par Sri AUROBINDO ; il n’a rien à voir avec le Mental comme on se pourrait se l’imaginer mais est réalisation de l’état divin qui se coule en la Matière éprise de Sincérité. Le carré s’imposa à Sri AUROBINDO comme étant la représentation symbolique du ‘Supramental’ dans la Matière. On retrouve ce carré (avec en sa surface intérieure une stylisation d’eau et de la fleur de lotus) inclus entre deux triangles (étoile de Salomon un peu aplatie) dans le dessin qu’en fit ‘La Mère’, comme symbole graphique de Sri AUROBINDO.

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Lettre à une Auroville
MATRIMANDIR*(1)
Une légende qui dit que dans ce monde d’enracinement de la Matière, toute naissance s’accompagne de son double ‘nescient’ et adversaire.

(1) MATRIMANDIR : Temple de ‘La Mère’. A pris forme, volume et réalité en le centre de la cité d’Auroville, sous la direction de l’architecte français Roger ANGER, nommé et choisi par ‘La Mère’ pour en réaliser la construction.