Mercredi 2 janvier 02, Samâdhi AM

Plongés en le vert arborescent de la liane et de la fougère géante, sous les cris stridents envahissants du corps blessé de notre âme, nous taillons des jours de l’Instant le chemin forêt vierge de nos rivages éternels. Il est de rencontre d’Obscur, il est d’Ignorance de récurrence de lune noire, il est de méconnaissance de soleil blanc, il est de mensonge d’Imagination, il est de foi troublée d’incompréhension, il est de pesanteur des chaînes de nos attachements. De cette forêt à verte déclinaison des mouvements de nos surfaces, il est préfiguration noire de nos puits-cheminées de forêt carbonifère en la mine de profondeur de l’être. Il est en cœur de Vérité et de Sincérité, le germe-point tache noire d’une opacité qui se logeait en l’incarné de l’Inaccompli. Corps et Esprit n’ont pas encore fait “reliance’’. Tâtonnant les jours de la nuit sans lune, nous trébuchons et pataugeons de souffrance ou de délice en les marais et marigots de nos alligators et serpents, et courons en jours-soleil les cris joyeux arc-en-ciel de la lumière et de la reconnaissance. Sur le crible-tamis gradué secondes et années du Temps, nous filtrons de l’opportunité proposée la substance purifiée d’un corps chaque fois nouveau. Nous arpentons en aveugles la mémoire plus profonde d’un Divin à venir en notre être, et parfois rencontrons clairière sécurisante d’un déjà vu, connu, vécu. Espaces-repos de quête de nos reconnaissances, nous ensevelissons nos morts de l’instant en l’humus noir de nos naissances.
Il est ces pas pionniers précurseurs de l’Aventure de l’Idée déjà faits desquels nous sommes portés, il est pourtant cette saignée que nous nous devons de tracer. Il est parfois pas lourd de terre qui nous retient ou nous empêche d’avancer, il est cette faune qui se rôde la proie de notre temps.
Nous décrivons, privés de compas-soleil et boussole-étoile, rondes d’incertitude, usant d’impatience et de lassitude notre robe de moi. Il est échappatoire du rêve et de l’image, les ans de la souffrance qui nous font coloriage expressif forêt noire plus intense, il est variété fougères de la ténacité. Il n’est en fait nulle échappatoire, forêt est labyrinthe à transcender du Sens et du Fait, il est divin intérieur à trouver, le seul guide véritable de notre traversée.

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Mercredi 2 janvier 02, Samâdhi PM

Vie d’éphémère.
Plonger en ce corps, s’immerger en le plein-lourd physique de cette Matière qui s’éveille d’une force de vie et se fleurit des pétales plats fin coloré du Mental. Accepter cette descente, cette chute de l’esprit de l’être dans cet atome basique de l’élaboration des mondes et téter à cette lente inclination tout aussi naturelle de la Conscience, cette quête fractionnée des pas de vies d’éternité. Re-goûter à l’ocre de cette terre, une fois encore, repasser par cette voie obligée des heures saisonnières, et chargés des mémoires occultes incarnées, se faire sacrifice morts éphémères plurielles de Son geste secret. Lente déroulée de la voie de l’Instant du Présent, déjà perçus de nos devenirs nous faisons balance et tentative d’équilibre, retenus du passé, avalés du futur. Points cruciaux des Instants, nous pénétrons de connaissance les couches stratifiées des corps de notre être, creusant le puits de mine de notre obscurité.
De la fleur encore vive colorée subtile du Mental, nous pénétrons les zones glissantes de la vie, peaux de banane de Vital qui se rit des leçons bien apprises de son maître de pensée. Il est là aussi enfer sur la gamme vive et attirante des rouges et verts rutilants, il est là périlleuse traversée et morts nécessaires. Il y aura les chemins plus sombres aux tonalités rabattues de la Matière, ces noirs d’ivoire et de basalte des morts à la lumière. Graphiques singuliers de vies, bâtis d’atomes et de vides, nous traversons l’éternité en quête et tentative d’enracinement, faisant chemin inverse vers notre origine cachée. “Engermés’’ de réalité, nous utilisons parabole-chrysalides pour muter. Nous plongeons le son trois cordes*(1) des expériences de vie de rencontres et nous tentons harmonique des cavités occultes de la résonance. Geste sonore infinie, chaque corde de l’empathie engendre mouvances infinies ; sur note de l’esprit et de connaissance, nous plongeons basses notes tonales des résonances sombres de cavernes de la terre. Ce sont écrans-morts solides du sens, toujours plus incarnés.
Il est là de s’en soumettre à Ce qui Sait.

(1) Il s’agit ici des 3 aspects terrestres, le PHYSIQUE, le VITAL et le MENTAL.

   
         
 
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