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Mardi
6 novembre 01, Samâdhi PM
Mère, j’ai
l’impression d’être propulsé en une connaissance
absolue.
...
Ce désir de
la forme, ce désir spirituel “enlourdi’’ de la
puissance d’opacité de la Matière, ce désir
engoncé qui empêche la montée essentielle.
Elle est à vivre, elle est à expérimenter. Par elle,
la jouissance se peut traverser les plans de la Matière du plus
lourd et grossier au plus subtil. Cet érotisme est divin, n’en
doutons aucunement, il s’inscrit en les plans inférieurs
du corps, car le désir de Terre est puissant et encore fortement
enraciné en notre atavisme de Nature. Il se peut aussi se raffiner
et suivre l’échelle subtile des plans vibratoires tout aussi
naturels mais plus subtils, plus aériens pour s’élaborer,
s’affirmer d’essence.
L’érotisme est une fonction spirituelle, elle permet de développer
les plans de création de chaque strate de l’être, elle
est en contact avec chacun d’eux, elle se peut jouer sur plusieurs
tableaux à la fois et incarner l’expression de cette conscience
en l’œuvre éphémère ou éternelle.
Ce désir si immense qui nous traverse se peut subir la transcendance
et être sublimé, il est des temps de révélation
auxquels nous ne pouvons échapper qui sont ceux d’une conscience
nous travaillant au corps et nous obligeant à franchir des étapes
qui nous paraîtraient impossibles à d’autres moments
de notre vécu. Cette fonction créatrice qu’est l’érotisme,
l’Éros, l’Amour, est notre outil fondamental de Vie,
il est l’impulsion qui nous oblige à aller voir là
où tout nous engage à aller pour devenir. Nous avons la
responsabilité de ce qui nous traverse tant pour nous-mêmes
que pour l’autre, cet autre qui nous révèle par le
miroir qu’il nous propose, de participer de cette force de vie vécue
sur le plan spécifique et singulier sur lequel nous posons notre
acte.
Nous laissons transparaître nos désirs, nous les laissons
exprimer leurs jeux de forces et en dissimulons tant bien que mal bien
d’autres. Une vision plus perspicace permet de les entrevoir et
d’en découvrir les complexités qui se manifestent
ainsi. Pourtant ils sont cousus de fil blanc, mais… voulons-nous
vraiment les voir ou ?… ne pas les voir comme cela nous arrange
le mieux le plus souvent !
La pulsion primale de vie s’“origine’’ en l’être
et impulse cet érotisme. De cette conscience acquise de l’expérience,
il paraît possible de guider cette force pour l’amener progressivement
à se fixer de plus en plus en les plans supérieurs, permettant
aux plans les plus inférieurs d’être soulagés
et de pouvoir participer du mouvement global sans dénaturer l’expérience
et sans s’altérer eux-mêmes d’une frustration
ou d’un refoulement.
L’érotisme, cette puissance d’amour permet à
l’être de vivre sur un plan supérieur et subtil ce
qui se vit sur des plans inférieurs, cette force dense et “enlourdie’’
d’attraction aimante vitale et physique de base.
Selon notre plan de vie et nos actes, nos regards de création de
nous-mêmes se portent et se porteront sur certains aspects d’expression
qui se peuvent notamment prendre forme plus plastique en la création
artistique sous toutes ses formes les plus variées. Pour chaque
être, selon sa destinée et ce qui lui est donnée en
base, il y aura possibilité d’exprimer cette pulsion d’amour,
d’“aimance’’, d’attraction à l’exacte
mesure de ses possibilités et choix du moment pour peu que cette
dernière dimension se puisse exister véritablement.
Il n’existe pas de règles bien définies qui puissent
définir et élaborer un mode d’emploi du bon usage
de l’érotisme de Vie, nous sommes des mélanges par
trop complexes et de natures trop variées et diversifiées
pour que cela soit possible. Chacun se doit de trouver pour lui en conscience
ce qui lui paraît être le mieux adapté à sa
propre évolution. L’Amour est une attraction, un aimant ;
comme tout pôle magnétique, il existe des champs de forces
qui se peuvent être matérialisés par l’expérience
— cela se peut être vérifié en physique —
il n’est que d’agir en vérificateur de ces forces pour
découvrir la puissance et le lien d’action révélé.
Découvrir cette perméabilité de cette même
fonction entre les différents plans de l’être est une
des clefs majeures de notre évolution spirituelle. Elle se peut
déterminer un regard plus juste et éviter il se peut des
errances inutiles, encore que rien ne nous permette de pouvoir juger de
l’utile et de l’inutile dans le déroulement d’une
vie.
Chaque plan touché de cette “aimance’’ est contacté
d’une force qui est plus globale et totalisante dans son expression.
La porte que l’on laisse ouverte est de notre choix, il nous est
possible par l’expérimentation de dévier cette force
en fermant une porte et en en ouvrant une autre de notre choix, à
elle d’accepter ce changement possible ou de partir à la
recherche d’une autre disponibilité plus acceptante ailleurs.
L’Amour se vit en toutes les formes par lesquelles la Nature s’exprime
en le monde de la Matière, du minéral à l’humain,
nous sommes en quelque part la somme résultante des expériences
de ces plans d’incarnation et avons la possibilité de transcender
cette force et d’en vivre la quintessence subtile.
Cela est de notre choix, libre arbitre et destin, et nous ne pouvons en
référer qu’à nous-mêmes et à un
Pouvoir supérieur pour peu que nous en acceptions cette Réalité
comme étant un Possible.
Nos plans de l’être sont appelés à se découvrir
et se reconnaître au fil de la vie et du temps ces puissances de
l’“aimance’’. Brûler les étapes et
ne pas clore un cycle est risque de refoulements et de perturbations qui
se peuvent être désastreux par la suite, de par les dérèglements
engendrés qui ne se peuvent plus trouver de solution simple et
apporter une stabilité suffisante d’étaiement. Il
est important de considérer la réalité du vécu
en toute objectivité de chacune de ces expériences du quotidien
— en fait chaque acte est fondé sur cet aspect de l’amour
— et de tenter d’établir un rangement suffisamment
élaboré à la nature de l’être pour confirmer
sa propre évolution sur une assise solide et inébranlable.
La suite du travail dépendra de cette base et tout débordement
ou évincement fera courir le risque d’un blocage à
plus ou moins long terme de la Sâdhanâ*(1) et surtout engendrera
des souffrances qui, sans être susceptibles de transformations profondes
salvatrices, n’en sont pas moins évitables par une méthode
et une vigilance de l’instant.
De la connaissance de cette gamme harmonique de notre être, s’élaborera
une vie plus ou moins ensoleillée ou nuageuse. Il est à
chacun, en fonction de son regard que lui offre la vie de s’y conformer
ou pas, de se l’approprier ou pas, c’est là aussi une
question subtile du désir, celui d’être ou pas.
La notion de Sacrifice est ici importante. Selon les plans touchés
et animés des forces en jeu, nous avons la possibilité ou
pas de les refuser et de les replacer en un plan autre ou pas. Déplacer
de telles forces, lorsqu’elles ont trouvé un terrain qui
leur accorde d’ordinaire l’hospitalité ou qui leur
semble adapté à leur développement nécessite
un effort et une volonté qui se peuvent être soutenus d’une
puissance supérieure accompagnatrice ou dirigeante. Le sacrifice
de rompre ou de ne pas accepter de vivre un certain plan de réalité
lorsqu’il se veut être vécu ainsi peut amener l’être
à une frustration et à un mécontentement égoïste
puissants. Plus l’attachement et le lien à cette force est
puissant, plus la notion de sacrifice va paraître subséquemment
importante. Ce passage à l’acte sacrificiel peut permettre
à l’être de reconnaître la puissance de la force
d’amour sous ses différentes manifestations et formes possibles
qu’elle se peut prendre. Ce développement, cette dimension
sacrée est à la base même de la fondation future qui
s’élabore, base plus large et riche de connaissance qui se
peut recevoir et transcender des poids de plus en plus conséquents
et grandir ainsi vers des sommets spirituels plus larges. Faire du sacré
à partir de la matière est une des beautés que l’homme
se peut toucher et vivre au quotidien. C’est une dimension fondamentale
de son développement et de sa réalisation de destinée.
Cette dimension sacrificielle se peut être une nécessité
qui dépasse l’entendement ou la volonté humaine, et
même dans son apparente impossibilité à être
acceptée et vécue, elle reste une source de Vie que nous
nous remercions d’avoir pu contacter et traverser.
La possibilité aussi de découvrir cette gamme immense des
sens et leur prégnance et force d’attirance qu’ils
suscitent sur la propre gamme harmonique de notre être. Résonances
sensuelles, sensorielles du physique en allant jusqu’aux plans les
plus subtils de l’esprit, nous pouvons ainsi mesurer nos attachements
et voir ce qu’ils recouvrent et dissimulent dans le jeu de découverte
de notre réalité. Le Réel ne se peut prendre corps
que lorsque ces plans ont été reconnus, nommés, répertoriés
et assimilés. A compter de cette reconnaissance de base, nous pouvons
envisager une transformation rapide et constructive véritable.
Sinon, nous serons toujours le jouet de ces forces et ne pourrons que
virevolter à droite à gauche sans pouvoir nous établir
et nous fonder, et donc sans possibilité de vivre l’être
dans sa pleine expansion telle qu’elle se peut être vécue
et manifestée.
(1) Sâdhanâ : pratique
du Yoga.
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