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Mercredi
7 novembre 01, Samâdhi AM
Pourquoi se désoler
?
Il est des temps de la vacance et de la vacuité. Ce sont ces temps
ou l’Âme se peut se retrouver, se retrouver un souffle nouveau
là où le monde lui est trop prégnant et envahissant.
Ces temps sont les temps du ‘rien faire’, ces temps où
les ‘petites choses’ prennent toute leur importance de petites
choses, à savoir de grandes choses en devenir. Ce sont les semences
de l’attention, de la vigilance qui sont reniées et disséminées
en ce sol. Selon la nature de la terre-réceptacle, elles germent
et préparent l’humus d’actions plus conséquentes
et véhémentes. Il n’est que de les regarder se vêtir
et d’y entrevoir les prémices plus grandioses de robes plus
somptueuses. Les nier ou les oublier entraîne immanquablement une
chute grave qui s’inscrit en le plan des actions et entrave les
réalisations futures. Le monde est en élaboration, même
les petites choses participent activement de son assise, sans elles il
s’effondrerait.
Aller jusqu’à elles et les reconnaître en leur infinie
dimension montre la grandeur du regard porté sur la Création,
encore un paradoxe qui s’écrit sur les tables du créé
et du bâti. Ce peut être une joie sans fin de les rencontrer
et de participer de leur état et devenir, elles seront le ferment
assuré et porteur des temps plus denses et riches des créations
futures à venir.
C’est assurément, pour finir, qu’une toute petite chose
changera le monde.
...
Mercredi 7 novembre
01, Samâdhi PM
Toujours notre prétention
de croire que l’on puisse faire quelque chose de soi-même.
– « Qui suis-je ? »
– « Tu es celui qui est appelé à révéler.
»
– « Qu’ai-je à révéler ? »
– « Ce qui est en tout être et qui pourtant n’est
pas reconnu. »
– « Pourquoi ? »
– « Parce que les êtres, en faisant, se croient les
créateurs de ce qu’ils font. »
– « Ne le sont-ils pas ? »
– « Si, mais ils ne le savent pas, en Vérité.
»
...
J’ai vécu
l’enfer, celui et le seul, de ne pas être totalement avec
le Divin. Je n’en connais pas d’autres, et Dieu sait qu’il
est mille et une façons de ne pas être avec Lui, le mille
ne compte pas, ou si peu, mais la une, c’est vraiment la plus douloureuse.
O mon âme,
que tu es belle et joyeuse,
O mon cœur, que tu es lourd et douloureux de tant d’amour retrouvé,
O ma vie, œuvre et témoigne.
...
Flamme, orbe “tense’’,
le trait lancé d’un désir secret, une joie pure sauvage
sans ambages, en angle assuré de vision, “effile’’
d’une vérité en l’impossible du dévié,
frange dorée sinuée en les raccourcis, en le chas traversa
d’assurance, … se planta. Un air rogue d’amplitude expira,
un cœur lourd saignant de fiel d’obscurité. Le dragon
écumant se meurt en un nœud s’étranglant, point
infime de douleur en l’infini.
...
Cette rose, ce tendre
au grain si fin, si plein, ce blanc de lait en “aimance’’
ne supportant que perle de rosée, cette frange-pétale tout
juste tendue de l’arche du Réel, cette fragrance si discrète
et sûre de beauté sans ambiguïté, cet intense
vert-épine tant taillé de vie si porteur de la fragilité
certifiée d’évidence, cette création assumée,
ce monde de l’Impossible ici créé, … et le Divin
n’existerait pas ?
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