Jeudi 8 novembre 01, Samâdhi AM

… et pourtant, j’ai vu la Terre de cette Cité rendre sa Lumière au Ciel !

Entre le Ciel et le Terre, entre la Terre et le Ciel, cette gamme du Vivant, de l’Inconscient au “Supraconscient’’, ces mélanges teintés du bleu du ciel, du brun de la terre. Sur cette partition chromatique s’animent et se jouent les notes rompues et “camaïeuses’’ de nos sentiments et actes, sentiments et actes “enlourdis’’ ou enluminés des réalités du moment. Le corps d’argile encore fraîche de la façon des mains du Créateur, attire de son humide l’emprise de l’âme en innocence, s’encroûtant se durcit des actes de chair et de passions, l’âme aimante s’essaie, tel un Icare insouciant, les ailes de cire pour tenter sa plongée, et nous errons entre le contre-ut majeur et le ré-mineur de la vie, en tentative d’équilibre d’un chant tonal d’une merveille à créer.
Ange et bête, où est le Possible humain ?
N’est-il pas un lien divin qui se puisse rendre la quête harmonieuse, sommes-nous voués à vagabonder les chemins de basses plaines de notre Nature ou à arpenter les plus hautes cimes de notre Ciel sans trouver une réalité fleurie qui se puisse être Réel-milieu enfin tout-vivant ?…
Pourtant !… j’ai vu la Terre de cette Cité rendre la Lumière au Ciel, … et en fus le témoin, … et en participais.

...

J’écris ce qui se donne à s’écrire, je n’invente rien.

– « Te donnes-tu vraiment ? »
– « Je ne puis en vérité le certifier. »
– « Alors donne-toi, et toute hésitation et trouble disparaîtront. »
– « Est-ce seulement possible ? »
– « Essaie, et tu verras ! »

… et je VERRAI !
Les mots sont tissés de magie,
Ils sont Mantra vivants du Sens.
Que ne les écoutons-nous pas véritablement
En leur source-origine,
Nous vivrions de Réel, enfin !

Fragrance du Sens.

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Unifier, cette tentative de l’Impossible à être UN, NU, en l’instant. Ce retournement du Chaos total de nos quotidiens brouillés en la nudité d’une Âme émue porteuse et mère du Sens de Terre.
Faire UN pluriel de ce deux, jusqu’en le cœur de ciel frangé-Or de la cellule Une-myriade.

La colonne est là, arche-symbole incarnée du passage, sa base est son assise de Terre, son chapiteau la fleur singulière de l’esprit de son Ciel, le corps de son fût le trait-symbole multiple de soutien du Temple-UN de l’Être-fanum, notre Divin adoré.
Que ne sommes-nous Homme-Colonne et ne soutenons-nous pas le temple de notre Mère et Seigneur ?
Cette pensée de Dieu ! la vivre impérativement.
… Atlantes…

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Cette jeune femme au Samâdhi,
Il y a ce corps de beauté, assise là sur les escaliers de l’éternité “ensoleil’’ de Dieu, elle est “ardence’’ incarnée, elle est lien vivant et vécue de son cœur aimée.

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Jeudi 8 novembre 01, Samâdhi PM

FRAGMENTATIONS, puzzle d’un moi morcelé, je m’écris en lettres-bâtons de l’enfance.

– « Ha ha, mon gaillard, on espérait passer au travers les mailles du filet et s’établir son campement en les plaines tendres d’un moi déjà certifié ? Pourquoi cela vous serait-il permis alors que pour les autres il y a tout ce chemin du petit bout à bout à accomplir sur les pas de vies de l’éternité ? Vous n’y comptez pas vraiment, n’est-ce pas, c’était une tentative pour me narguer, moi le garde champêtre qui mène tambour battant la loi en les chemins de terre et de mers du monde ?
Il est une loi, La LOI, nul ne s’y peut déroger. Elle est nécessité du fragmenté, du pilonné, de l’écrabouillé, de l’annihilé, de l’“anéant…é’’, ha, ha, ha, elle est bien bonne celle-là ! En petits morceaux, vous dis-je, il n’est pas d’autres vrais chemins que celui-là. N’espérez pas me faire accroire à votre sens de l’humour en me prétendant d’autre voie possible, je connais la loi, je sais La Loi, je la proclame du matin au soir, il n’est d’autre rédemption que le matraquage en règle que vous propose la vie ! Petits morceaux de vie, petits miroirs scintillants du grand miroir que vous fûtes en son temps avant que de ne venir en ce monde. Sept ans de malheur ?… non, septante lustres de douleur et de chagrin à essayer de recoller les morceaux du Destin frappeur et fracassant. Petites portions de vie déjà ternies et désargentées de la Vie prometteuse grandement miroitée que vous vous croyiez en droit de réfléchir ?… quelle chanson ne me chantez-vous pas là, pensez-vous qu’un moi commun se pourrait se ressouder si facilement ? L’homme-sage est patient, il se tente sur le chapelet de ses vies innombrables de retrouver en chaque témoignage du Temps de réfléchir ses parts de vérités partiellement retrouvées de labeur et d’infinie patience. Dame ! Je ne suis pas né d’hier, je connais mon métier. Mais même la plus grande des sagesses ne se pourrait reconstruire le grand miroir grand teint garantie de la Vie de sa divinité. La Terre est un lieu de tracas et de fracas, ha, ha, ha… petits bouts fragmentés d’humains disséminés qui s’essaient de se recoller ! Quelle bonne blague, quelle prétention ! Je suis le garant, ran, ran, ran-tan-plan, ha, ha, ha, de La Loi ! Vous n’y couperez pas, vous ne passerez pas à travers mes mailles de vérités d’acier, le miroir est brisé ! »
– « Mais moi, dit l’enfant aux dix mille éclats du rire, je suis passé ! »

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Oh mon Seigneur, je rêve, je rêve éveillé !

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– « Bon, maintenant tu vas m’écouter ; tu vois cette route, elle ne mène nulle part ! C’est la route de ton destin. De plus elle est pleine de nids-de-poule et cahoteuse, rien de tel pour rimer d’avec “rôteuse’’ si seulement ce mot existait, et le repas est gâché, pouah ! Chaque pierre que tu te peux déjà voir avant que de ne t’engager est pierre d’achoppement sans échappement possible, le grain de la poussière est variété selon la région traversée et s’accorde de la couleur de la terre goûtée, que te sens-tu d’espérer y trouver ? Il n’est que poussière à mordre et avaler. Regarde, ici ne sont que joie et populeuses retrouvailles, pèlerins de l’Idée déjà vite désabusée. Ici sont éternelles festivités et plaisirs sans fin du nouvel Idéal d’Humanité. Que sert de courir les chemins, ils sont si mal fréquentés et si malfamés. Là, nul pied blessé, nul refuge à trouver, nous sommes fraternité enfin retrouvée. Que te sert le genou écorché, l’œil éborgné et le crâne fracassé, n’est-il pas préférable de goûter en sagesse le passé consommé d’un gain certifié et scellé ?… Mon ami, je te vois encore hésiter, pourtant il n’est personne qui ne se soit retourné de cet acte engagé, ne crains-tu donc pas Dieu de tant de prétention ou ne serais-tu point aviné déjà d’une mauvaise pensée de Noé ?
Vois la brillance du regard de ces yeux entrelacés,
Vois la douceur de ces peaux raffinées,
Plonges-y tes yeux et tu seras en cette vie aisée et assurée, et déjà le sentier est gorgé d’obscurité avant même que de ne t’y engager. Mon frère, ne sois pas si orgueilleux et prétentieux, n’aimes-tu pas le monde et son humanité que tu te veuilles vraiment songer de nous quitter ?
N’espère nulle aide une fois le pied levé et l’empreinte de ton pas imprimée sur la page d’un déjà oublié, je te sens pourtant si obstiné et si peu soucieux de répondre à l’amour de notre hospitalité si gentiment proposée. Va, je t’ai déjà oublié ! »
Effaré, le chemin m’attendait, je fus avalé.

...

Un alchimiste en impatience oeuvrait à l’œuvre de sa philosophie ; il ne rêvait que de transformer les plus vils métaux en or, sage philosophie s’il en fut, sinon celle de son impatience par trop soutenue. Dur labeur de l’incertain perpétuel, vif-argent et vil plomb, d’ordinaire de Nature à l’œuvre patiente si coopérants, se refusaient jusqu’à lors de se goûter autres que ce qu’ils étaient. Il est vrai que d’être ainsi forcé se manque quelque peu de chrétienté, Ne l’avez-vous pas déjà été essayé ?…
Pour se venger d’être ainsi si mal traités, ils se firent tout soudainement précipités, et de pierre philosophale si vite révélés, se prirent la commune robe vil-or,… d’une quête ainsi inversée.

   
         
 
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