Vendredi 30 novembre 01, Samâdhi AM

Il est ces parts si lentes à transmuer, ces mouvances qui ne se veulent pas se plier à la loi du Fait, ces désirs de terre sombre magie noire qui se sont faits empreinte profonde en la terre meuble de l’être, qui se veulent garder existence par-delà les faits et les réalités essentielles, qui semblent s’être pris domicile fixe et inébranlable en le jeu des actions, en la trajectoire de l’être, faisant de courbe tendue du Désir, la ligne sinueuse ondulée déviante d’une flèche en incertitude.
Il est cette récurrence des refus si engoncés en la substance oublieuse de la Matière, il est cette origine lourde opaque d’un point d’Impuissance, il est cet oubli de nous-mêmes oublié qui se rappelle sur le sillon vinyle rayé de notre Mémoire enfouie éveillée.
C’est là puissance originelle en germe d’un Contraire, c’est là barre-acier levier, moments de Forces de légende in-contée, c’est là règne Inconscient qui n’attend que d’être dévoilé, que noir rocher qui n’attend que d’être retourné ou perforé.
Il est loi d’Équilibre et d’Opposition, Ombre ? Lumière. Chaque point-obscurité est symbole d’une lumière qui n’attend que de naître de reconnaissance, comme une gloire sans fin qui s’“originerait’’ en le plus impossible de nous-mêmes, comme la transmutation de merveille de nos plus sombres inaccomplis. Il est de descendre jusque-là, se prendre par la main de confiance cet infant royal qui ne se connaît pas encore la couronne-soleil, et le mener sur l’autel-sacrifice se vivre du Feu rédempteur d’une bascule d’Accompli en marche d’évidence.
Il est ces mouvements pics-élévation et d’enfer-descente, ce sont les écrits boustrophédons de notre labeur, la justification de notre joug sacré, les pages noires du texte légende de notre geste enluminée, cette quête de Lumière en l’encore Incertain de notre inaccompli du présent.
Il est ce noir rocher de l’Ignorance, ce germe garant de nos retournements.

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Vendredi 30 novembre 01, Samâdhi PM

De la résistance.
Ben tiens dame, elle savait très bien ce qu’elle faisait la dame Nature en mettant au monde son prototype ‘hominus communus’. Ca résiste, ça résiste tant que ça peut au Bon Dieu et CRAC !… la machine tombe en panne, trop de tension dit monsieur le docteur — ça c’est sérieux, c’est médical ! — il faut faire attention. Aujourd’hui déprime demain infarctus et là ça ne pardonne pas, même le Bon Dieu n’y pourra rien, y’avait qu’à faire attention et être plus vigilant. On ne dit pas non au Bon Dieu, si on le refuse on s’en croit débarrassé et vive les galipettes retrouvées, pourtant il est déjà là au tournant suivant et VLAN, retour de manivelle de l’Éternel, là, ça ne rigole plus, ça ne joue plus, ça s’inscrit sur les tables des lois de l’Humanité dorées : – « Tu ne renieras pas ton créateur ! » , ah mais ! et qui c’est qui prend comme toujours, celui qui est en bout de chaîne, ce n’est pas l’idée ni la pensée, elles volent et savent esquiver, c’est le baudet, ce pauvre corps qui fait pourtant de son mieux pour tout arranger — « mon frère » , disait le pauvre d’Assise — c’est lui qui récupère et encaisse. Ca descend, ça s’incruste comme un pousse-pied sous son rocher, et comme c’est tordu, ça se va continuer à tordre puisque ça ne sait faire que ça, et c’est la jambe cassée, la crise de foie carabinée, et toute la panoplie des pharmacopées accréditées, et pour en finir, car il se faut bien une fin à tout, ça va se prendre le must du siècle,… et périr avec. Peste, cancer et sida sont les garants de nos résistances, les majeures, celles qui s’opposent définitivement à cette autre invasion, celle du Créateur qui se réclame on ne peut plus discrètement sa venue au début, tout comme il se peut exiger… voyant le temps passer ; là pour le refuser, il se faut être, soit un saint, soit un fou, soit le diable, et encore ! on ne sait plus très bien de quel côté il est ce dernier.
Dame Nature s’était tenté un prototype, les temps ont changé,… et nous aussi, dame, y’a pas de raison ! Alors, alors ?… il vaut mieux ne plus refuser !

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Il se peut création et pro-création sont peut-être trop proches et ne peuvent guère se conjuguer d’un même verbe et cohabiter sous un même ciel et une même terre ?…
Désir de Terre, Désir de Ciel, ça tire des deux côtés à la fois, parfois un peu plus en bas, parfois un peu plus en haut, et on reste pantelant et surtout incertain et dubitatif de toutes ces propositions qui nous sont si royalement offertes ; et il n’est pas évident qu’il y en ait une qui tire en fait plus que l’autre, cela aurait l’avantage de nous laisser aller vers ce penchant naturel de déjà tracé et tout le monde sait ce que dame Nature est capable d’inventer pour parvenir à ses fins !
Bref nous essayons là-dedans de garder la tête froide et une façade d’harmonie pour le moins, ça peut servir en ces temps de Grand Camouflage en tout genre de l’humanitarisme à outrance, car sans doute jamais ne sommes-nous allés aussi loin de notre être et de la puissance de ses désirs et de sa Réalité sous les plus beaux prétextes de l’imagination arrangeante du moment.
Alors, que se peut-on faire en attendant, en attendant quoi d’ailleurs ?… en attendant que ça décide pour nous ? Là, y-en a pour quelques siècles à la vitesse du train-vapeur de l’évolution, il va falloir des bons points de vies en plus, il faut avouer qu’elle n’est pas avare, madame Nature, ça pullule et n’en finit pas de sur-pulluler, y’a de l’avenir ! Y’a pas, nous sommes très résistants, y’a ce Karma à épuiser, c’est sûr !
Bien sûr de même, il y a la voie du milieu, pourtant à la longue, on s’aperçoit que ce n’est pas encore ça, y’a encore besoin des coups de fouet des hauts et des bas, ça a besoin de contrastes pour se sentir exister en quelque part, il y a un choix à faire, une solution à trouver, quelque chose qui se puisse être décisif, un cap plein nord sans trop de dérive, n’est-ce pas ?

   
         
 
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