|
Mardi
11 décembre 01, Samâdhi AM
Corps-chrysalides,
corps-fourreaux de la Manifestation appelés à protéger
et bâtir, appelés à faire traversée espace-temps
des chemins de L’Ignorance, de l’Incertain et de l’Incompréhensif,
appelés à se dissoudre en les limbes-mémoires du
Temps, vieilles peaux-serpent palpitées et battues des désirs
d’un ego de soutien, ces peaux de la pensée de Dieu qui se
voudrait prendre CORPS, ces peaux-passages de l’alchimie d’un
Processus du Fait à venir.
Peaux-gigognes des habits d’emprunts du Temps, lente floraison des
saisons de la vie, leur usage d’un temps se devient encombrement
suivant, se doivent apprendre la séparation, laissant chaîne
vierge essentielle au fil-substance de trames d’un nouveau corps
tissé.
Vie-chrysalide, Corps-substance de l’éphémère
et du transitoire, nous traversons les filtres du temps, nous tissant
d’une enveloppe-matière Soleil et Terre plus vraie, tissu
nouvelle-création du dense et du subtil délaissant pellicules-désir
caduques en les oubliettes d’un Obsolète.
Élaboration lente et graduée, trace d’une loi régie
de Karma et Destin, nous vivons ces morts en le tissu de notre chair de
Vie, Chair nouvelle qui se cherche de par les voies du Désir, sentes
et chemins multiples de l’expression de Dieu en quête, tissage
perpétuel de vies et morts d’une fibre-substance “plénifiée’’
et “enlourdie’’ de l’Essentiel.
Création corps dense, le mode d’une toile-soleil unifiée,
non plus séparée. A lente élaboration fastidieuse
et sûre de Nature, CRI nécessaire et vindicatif de l’Urgence
à devenir et être, nous sommes forcés et amenés
à brusquer les lois de l’Immuable et du Fixe, à briser
les carcans de la servitude du Temps, à nous dévêtir
de fait de ces vieux oripeaux qui nous collent encore à la peau,
peaux si tant battues et palpitées du désir, laissant à
nu peau de Nudité vraie et pure, peau de vérité-Soleil
d’une nouvelle réalité aimée.
...
Mardi 11 décembre
01, Samâdhi PM
Conversation dans
un musée ethnographique :
– « Et ça, qu’est-ce que c’est ? »
– « Ca, c’est une vieille peau de désir. »
– « Oui mais vous avez vu, il y a des trous ! »
– « Oui, c’est exact, elle s’est suicidée.
»
Toujours le même
musée :
– « Et ceci, qu’est-ce que c’est ? »
– « Ca, c’est une reproduction du mantra de l’habitude.
»
– « Et là, cette vieille peinture rouge-noirâtre
? »
– « Ca, c’est une œuvre unique en son genre, c’est
une vieille obsession. »
– « Et celle qui lui fait face, presque toute blanche ? »
– « C’en est une autre, de la Renaissance. »
Cette peau de chair,
ce palpitant inconscient qui fait battre les tempes, cette enveloppe qui
circonscrit portion d’espace, cette silhouette sans fin qui se tourne
et contourne se cherchant désespérément forme établie,
cette puissance de fascination, cette forteresse d’illusion, cette
citadelle du désir,
Il est vraiment des jours de l’Opaque,
Il est des jours du secret,
Il est des jours de morts sans fin,
Ces jours qui tuent et assassinent même jusqu’aux gouttes
d’aurore d’une âme.
Il n’est rien à dire, il n’est rien à ajouter.
|
|
|