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Jeudi
13 décembre 01, Samâdhi AM
Il est ces descentes,
il est ces grimpées.
Lorsque l’on est en le puits de mine, à creuser ou à
être creusé — on ne sait plus très bien en fait,
on n’est que pâte-souffrance, il n’est d’autre
alternative — il n’est que ça, il n’est que cette
obsession de ça qui taraude l’être, qui circonscrit
son horizon basse-terre des murs-galerie noir anthracite, cette boue lourde
et nauséabonde de l’esprit d’un Inconscient charbon.
Pourtant, il est un fil de vie, il se peut le seul fil de lumière
qui soit, qui nous permet chaque fois davantage de descendre et d’explorer
plus profond et découvrir nouvelles frontières noires de
l’Impossible, repoussant d’étai le dense Opaque de
nos membres avides. Dans l’oubli de cette quête de l’obscur,
il est petite lanterne qui brûle en sourdine, le témoin d’un
grand soleil de terre de ciel, qui nous éclaire le sombre de ces
jours de mine grise, qui nous sera le fil Ariane de remontées plus
vertigineuses encore inconnues. Il n’est que de vérifier
l’acétylène de cette petite lampe de foi, il n’est
que de se protéger des poches explosives coups de grisou, il n’est
que de savoir que nous sommes suspendus à un soleil qui se cherche
semblable sous les pas noirs de l’Inconscient. Et nous pouvons nous
laisser glisser, descendre et découvrir, suspendus à ce
fil terre de lumière, et creuser de ce faisceau nos peurs et nos
désespoirs, solitaires et isolés de nos singularités
pour l’avènement d’une nôtre réalité,
celle du langage de notre quête-Nécessité, cette de
la tentative Grand-Soleil d’une Terre oubliée.
Le Sombre toujours plus obscur est le garant d’une découverte-vérité
essentielle, la voie de souffrance de notre mission, engraver en le noir
d’encre des pages-échelles de nos vies, un sillon de lumière,
ce fil Ariane de Connaissance plus profonde, le possible d’une découverte
insensée, un Or-soleil sous nos pieds, la face Janus secrète
cachée de notre être vrai.
Il y a là matière à Yoga, le Yoga du Roi, le Yoga
du Tout-vivant, le yoga de la Terre et du Ciel, le Yoga de l’Amour
de Vérité.
...
Jeudi 13 décembre
01, Samadhi PM
Ne plus naître
nu, mais naître à la Nudité !
Être le porteur !
Mon Soleil est blanc pur,
Ma Nuit est noir pur.
...
J’essaie, à
la mesure de mon échelle chromatique de faire navette entre ce
blanc pas très blanc et ce noir pas encore très noir.
L’entre-deux est chemins courus des pas de l’habitude, ce
sont pas du monde, et même conscients ils n’intéressent
pas grand monde. En fait l’intérêt de l’histoire
se résume en ces deux pôles apparemment opposés, en
fait vraiment opposés d’apparence, car derrière chaque
ombre il y a un soleil.
Plonger l’ombre,
s’en gorger de souffrance et d’acceptation, se l’avaler,
se la gober en pleine conscience du fait, il n’est d’autre
voie, l’esquive a fait ses preuves, le monde n’a pas changé,
la religion ?… elle a perdu son sens originel et s’est fait
voile — bon vent ! — il ne reste plus que cette plongée
en eau profonde, plonger ce noir chaque fois davantage d’avec lumière-falot
intimidée de grandes profondeurs si inquiétantes, nuits
sans l’étoile ni la lune, d’avec pour seule pensée
sensée que nous sommes inventés, créés, façonnés,
que vies et morts sont seuls processus de Vie, qu’il nous faut le
courage de l’exilé absolu, qui ne soit nul pays d’asile
vrai que celui qu’il est d’être inventé.
Il est vérité d’une nudité de naissance, il
est une vérité d’une nudité autre de l’être,
entre ces deux nudités de peau, il est ce langage de l’obscur
et du dévoilement, alchimie secrète de mutations intimes,
qui chaque fois nous créent plus vraiment.
Il est cet état-chrysalide, cet espace de l’Incompréhensible,
ce temps de la Pensée créatrice de Dieu, ce lieu obligé
d’oubli de macération, ce passage sublime de nos transformations.
Nous nous moulons dans le fait, nous nous laissons porter de matrice de
‘Nescience’, nous nous laissons façonner,… Dieu
CRÉE.
Nous sommes nés pour naître.
Nous avons été pris corps pour qu’Il se fasse et Se
réalise, nous sommes cette pensée en marche, cet accord
permissif de Dieu, à la mesure de Sa quête.
Nous sommes les foulées de ses pas, l’hésitation de
ses ombres, la tendresse de ses tentatives. Nous sommes cherchés,
appelés et violés, Il se peut aussi timide et tyrannique,
Il nous fait passage en la matrice de Matière, Sa quête ?…
se “nudifier’’ !…
… cette peau de transparence de Matière.
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