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Samedi
22 décembre 01, Samâdhi AM
Assumer ces si différents
aspects de l’être, les accepter dans leurs réalités
manifestes et les vivre en responsabilité et conscience de Fait.
Sentir en chaque mouvement, en chaque contact toute la substance, toute
l’essence du goût en plénitude du fait, et se l’approprier
en totalité. Il n’est pas une formulation qui ne se puisse
être hors la voie si elle n’est vécue en conscience
et apprise de l’âme. Souffrance et culpabilité sont
encore les outils archaïques nécessaires pour traduire cette
séparation du Sens et modes d’expression de l’être.
Le clivage feuilleté des plans scellés de vertu antique
des tables de la loi sont les voiles qui cachent nudité d’Unicité.
Nous sommes coupés, sectionnés, tronçonnés,
démembrés des morales et mots d’ordre du passé,
comment nous pourrions-nous espérer faire œuvre de Corps vrai
d’une telle “séparativité’’ ?
Le corps vibre aux harmoniques de la Conscience qui nous palpe délicatement
de ses doigt-cordes de harpe, nous sommes plongés en les abysses
des notes mineures comme immergés en les cieux bleu-violacé
de merveilleux Oubli, il ne se peut être séparation, il est
cependant différenciation et nécessité de trier et
d’ordonner. Nous sommes en perpétuelle trans-mutation, ce
corps de vie se cherche mouvements-actions et réglages-révisions,
il est modification et transformation à apporter au quotidien de
nouvelle Réalité incarnée, il est acceptation et
détachement obligés, nous sommes le moyen-transit d’une
Expression majeure qui nous guide et nous dépasse, nous sommes
les automates vivants d’un Créateur qui s’invente création.
Nous avons perception en nos gestes de forces à l’œuvre
qui nous meuvent, nous tirent, nous attirent, nous mènent par monts
et par vaux, nous font faire pics escalade puis vrille-piqué en
nos récurrences de pesanteur, il est de se prendre contrôle
de conscience et s’approprier de vie le geste, le garder tant qu’il
se fait utilité ou le rejeter car désormais inutile voire
néfaste au dessein nouveau exprimé.
De ses yeux d’attente, notre âme filtre, observe, suggère
et souffre de ces contretemps gaspillés d’errances, pourtant
elle est Âme et se sait Connaissance des réalités
imposées à transmuer. Elle est Tout-Amour d’une mère
tout-aimante qui pardonne à son enfant puérilité
et enfantillage. Elle se sait les temps et a pris pour mesure-Mère
l’éternité, une vie est une heure, qui pourtant a
tant de nécessités si peu usitées et révélées.
Nous sommes appelés à vivre au plein jour de la Vérité,
nous ne pouvons vivre cachés emprisonnés des cages de l’Inexprimé.
Il est Feu à attiser, il est couleur à changer et à
intensifier, la couleur de notre réalité nouvelle, celle
de la transmutation d’alchimie secrète qui nous cherche et
nous veut.
Comment nous pourrions-nous résister ?
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Samedi 22 décembre
01, Samâdhi PM
Nous nourrissons
et crocodiles et autres sauriens de notre préhistoire et les petits
et gros poissons et les jolis lapins et les papillons bleus du ciel, il
nous faut bien en rester là à ce résumé succinct
sinon nous ne nous en sortirions en fait jamais ! Curieuse observation,
les petits oiseaux des cieux joyeux et les aigles des cimes hautes ne
nous posent en fait aucun problème, il nous paraîtrait même
que ce soit une joie que nous nous acquittions de cette tâche nourricière
si conséquente et surtout si essentielle. Et si on y regarde de
plus près il n’en va pas de même lorsqu’il s’agit
de nos fauves, fauves des profondeurs grouillantes que nous souhaiterions
oublier et oubliés en culs de basse-fosse d’un obsolète
totalement oublieux.
Pourtant ils se rappellent bien à notre souvenir et mémoire
des jours empesés de la quête, ces jours où les petits
oiseaux semblent s’être envolés en des cieux d’âme
plus lointaine, ces jours où il nous faut bien nous rendre à
l’évidence que nous sommes de nouveau seuls d’avec
ces monstres qui se réclament à cor et à cri leur
part de chair humaine. Nous les nourrissons, les affamons, les cachons,
les ignorons, les dressons, les oublions, les traitons avec mépris,
compassion et condescendance, rien n’y fait, il semble que leur
estomac ne soit que vide sans fond ni fin, que quoi que nous fassions,
il ne se puissent jamais être rassasiés. Il y a là
leçon de science naturelle à tirer sur ces espèces
alligators et tigres à longues dents, celles de leur ténacité
et adaptation à la vie secrète et sombre de nos propres
geôles. Il nous faut bien reconnaître que en quelque part
nous devons bien posséder la clef de ces cavernes secrètes
aux peintures rupestres de nos animaux de préhistoire. Il est ce
lien en nos entrailles, ce corridor des pas perdus du Temps qui se porte
résonances fauves des rugissements et gargouillements-chimères
de cette nature à longue dent. Il est encore des portes que nous
ne voulons sceller à jamais, en espoir et prévisions secrètes
des jours de misère noire et de dénuement trop caressants,
nous en arriverions presque à les idolâtrer !
La gente fauve à la longue dent affamée se sait les jours
ventre-creux, se connaît l’à jeun de l’obligation
et de l’imposition, elle est une ascète qui se pourrait nous
en remontrer, elle a pouvoirs d’insinuation et de dissimulation
qui sans discussion la feraient en notoriété de monde vedette
premier rôle grand écran, pourtant se sait être discrète
et obéissante le temps d’une disette et se sait d’être
un jour appelée ou de trop d’attente, de tant d’oppression,
de répression et d’esclavage se sait se mutiner.
Son expression est rauque, autoritaire, sauvage, elle a des maîtres
qui la dirigent et la mènent, ce sont ces voix occultes de l’Ombre,
cette secrète Aventureuse avide de vie de lumière qui ne
rêve que de nuit sans lune ni étoiles, cette aspiration du
noir à jamais Néant.
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