Dimanche 23 décembre 01, Samâdhi AM

Nous nous étirons, nous sommes étirés entre Terre et Ciel. Notre être plonge en les racines de l’Ombre et de la Lumière, nous sommes les vecteurs-étalon vivants de notre propre réalité en marche, celle de notre Ignorance et de notre Connaissance. Nous sommes les canaux possibles d’expressions de Forces et de Puissances de l’Obscur et de l’“Enlumin’’, nous sommes lieux de prédilection convoités, adulés et recherchés, nous sommes les acteurs d’une grande scène de théâtre épique appelés à participer du mouvement des mondes, nous témoignons des écrits pages-réalité d’un grand livre dictionnaire du Temps de nos actes de vérité, compromis et déviation de la quête. Nous sommes les porteurs si souvent inconscients d’une puissance qui nous échappe, nous traduisons en langage épais, lourd et opaque de corps les textes secrets d’une destinée lointaine menant l’homme à dimension véritable et réalité, nous sommes le hiéroglyphe à peine esquissé sur pierre douce poncée d’une Connaissance naissante, nos gestes sont encore “enlourdis’’ d’irresponsabilité et d’inconséquence.
Nous offrons passage et droit asile à cette part de sombre et de mort, à cette part qui se veut faire vie de Mort. Nos tissus cellulaires sont encore imprégnés et sursaturés de cette leçon de mémoire, de ce filet de négation qui empreint chaque désir du trouble et de l’inconséquence. Nous portons en l’intime de nos gestes-pensées ce double ombré qui se peut même ternir l’acte le plus sincère de l’innocence et de la vérité. Sur la partition du langage de notre être, nous oscillons de l’aide encombrée et encombrante d’un mental se révélant finalement si finement ignorant et n’apportant que confusion là où langage est pourtant clair et sans ambiguïté. Il n’est en fait de demi-mesure, nos gestes et actes se portent l’estampille et le sceau de leur origine, Vérité et Mensonge se partagent les pas incertains pérégrins de la quête, cette trajectoire de vie sur corps d’éternité.
Karma et Destin nous sont pourvoyeurs subliminaux de nos destinées, nous puisons chemin faisant en leurs corps les mouvances de nos actes présents, nous écrivons sur cahiers-écolier de vie de nos mains malhabiles encore tachées d’encre violette de nos enfances, les caractères sacrés de Connaissance et Vérité, exercices-brouillons d’une réalité enluminée plus certaine à venir.
Un jour, infirmé, hiéroglyphe de connaissance plein-soleil solstice, sera porteur de creux plein-ombre zénith, transfiguré.

   
         
 
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