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Lundi
24 décembre 01, Samâdhi AM
Carapaces du Mental,
carapaces du Vital, carapaces du Physique, autant de voiles qui empêchent
et nous coupent du Réel, autant de portes ouvertes à Ignorance
et forces qui se veulent prendre corps. Moi du transit de l’éphémère
d’une vie qui se fait et protecteur et écran, entre obscur
et lumière, moi qui se “perméent’’ et
se “porosent’’ chaque cycle davantage du Sens sur le
long chemin d’être d’éternité. Nous avons
pris responsabilité en naissance de vaisseau, navire trimère
ou radeau, et lancés sur les mers de l’Inconscient Léviathan
nous nous devons de mener à Port Blanc des pays-soleil de l’Accompli.
Il est cette errance-Odyssée, cette quête d’îles
en terres sauvages de nos désirs, paradis superficiels de nos passions,
voies d’eau-récifs des luxures à corps perdu, tempêtes-cyclones
de voiles de pensées, naufrages frises de corail des îlots
de la croyance, sombrées insondables des manques de foi. Nous affrontons
vents et marées de nos barres d’impuissances et d’incapacités,
vaincus vainqueurs chaque jour davantage, vainqueurs vaincus de nos résistances.
Dieu nous souffle vent alizé léger les jours grand-voile
de nos âmes plein-soleil, et vents rafales du contraire, les temps
opaques de moi-certitude. Brise et courants de quête nous poussent
vers rivages sable blanc et coquillages, vents rugissants en côtes
brisants noirs luisants. L’océan étire sa peine sous
la quille fendue de notre Désir-soleil, et laisse sillage longue
cicatrice de rédemption-sacrifice. Il est souffrance profonde de
cette errance, îles Circée du Sud et sirènes voies
d’eau assurées, paradis de beauté et riches palais
contretemps conséquents et enseignements de temple questionnements
incertains de récurrence. Il nous est cette destinée de
naviguer en les mers et océans bas et hauts fonds des terres humides
d’une Connaissance à venir, il n’est de carte établie
qui ne se puisse être commune à quête au singulier,
il est voies à tracer et écrire, il est sillage à
laisser de proue incise de connaissance présente, grand-voiles
du Désir se sont blanchies et affinées de sels et d’écumes
des mers lourdes-frisées de nos errances, étoles ténues
et graciles des souffles légers de Dieu, il est de faire sacrifice
grand-voile mental et grand-foc vital, et se laisser guider radeau-esquif
ou navire d’encore membré de la survivance en courants certains
du crêt blanc de port assuré.
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Lundi 24 décembre
01, Samâdhi PM
La voie est tracée,
pourtant nous ne nous y aventurons que du bout des pieds avec d’infinies
précautions et inquiétudes voire réticences. Ils
ont ouvert le chemin de l’absolue Conséquence et nous traînons
les pieds de notre Ignorance et de mauvaise volonté. Il est des
passages de forêt vierge qui, il est vrai, sont tout particulièrement
épais, ce sont ces temps lourds et poisseux du passé qui
envahissent et encombrent nos mémoires du présent composé,
ces temps où nul rayon de soleil ne se peut nous éclairer.
Temps de la fragilité des souffrances ultimes qui se portent en
leur matrice les jours de la lumière gracile. Ce sont ces temps
de l’exploration secrète des profondeurs cachées de
notre être, ces réserves phénoménales de Lumière
enveloppées des voiles étanches de l’Ombre, ce lent
travail de forage en les couches stratifiées de nos imperméabilités,
ce forage or-noir en germe de brillance d’or-soleil.
Ce sont ces lieux où nous ne savons où se posent nos pas,
ces sentes sombres de l’incertain en chaque point, ces lieux de
l’inconnu où nous ne pouvons nous en remettre qu’aux
pas assurés et confiants de Hasard et Destin. Notre voie est tracée
des pas à poser, nous hésitons le pied levé l’instant
d’une indécision, pourtant le pas est déjà
fait, et nous ne le savons pas. Nous sommes balances en quête permanente
d’équilibre, en espoir timorés et soucieux d’immobilité,
nous peinons et traînons la jambe devant ce qui nous est demandé.
Conscience œuvre, travaille et tire, de gré ou de force nous
faisons chemin de brousse et étonnés et tout à coup
heureux de retrouver de surprise traces de pas et feux de camp encore
fumants des pionniers des voies secrètes d’éternité.
Émerveillés de cette vie tout soudain rencontrée,
notre être s’enflamme et retrouve voie dégagée
presque ensoleillée des clairières “endoucies’’
de ciel et de sourire montant complice-de-lune, espaces de la reconnaissance
et de la gratitude, ces temps de l’unité et de l’équilibre
retrouvés, ces lieux de l’accord de l’être où
l’âme se réjouit en silence et secret et contemple
le sourire benoît innocent de la simplicité incarnée.
Nous sommes et chemin et “chemineur’’ et cheminé,
nous traçons la voie de notre propre réalité, à
contrecœur ou d’avec bannières flottantes de la foi,
notre forêt s’éclaircit des pas familiers enfantins
de la joie révélée.
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