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Samedi
29 décembre 01, Samâdhi AM
Les vagues ont battu
les sables du rivage.
Un silence blanc envahit les couloirs du Temps, la tempête s’est
calmée. Quelques vaguelettes de leur salive d’écume
dessinent frange ourlée délicats coquillages. Il est ce
silence couru des vents légers de l’oubli de la pensée,
il est ce vide posé des batailles passées, il est cette
vacance, cette vacuité à vivre et accepter, cet espace faune
et flore de vie changée à repeupler. Témoignent de
la violence dépensée, pièces arrachées bastingage
et membrures vaisseaux-esquifs corps perdus, voiles déchirées
de résistances vaincues, barres gouvernails de la pensée
déchue et avirons et rames privés des bras de la force et
de l’esclavage.
Ligne-dessin de démarcation d’entre mer et terre, frange-écriture
sublime s’“élanguant’’ étirée
d’entre Inconscient et Conscient, morts et cadavres de rêves
de quêtes subconscients.
Il est plage à contempler, ce lieu sublime du langage secret de
nos luttes forcenées, sables du regard à fouler, rivage
de vie nouvelle à arpenter des pas-empreintes de nudité
éphémère délavée.
Lisière vierge des pas-forêt encore inconnus, déjà
empiétée et prédestinée des pas assurés
d’imagination forcée de Hasard et Destin s’élonge,
éternelle, fastueuse et lascive en soif déjà des
combats à venir dont elle est le livre, se goûtant par avance
les lèches douces et brutales des mers et océans lui apportant
leur butin de guerre comme présent.
Langue de l’ensevelissement du temps et feux-naufrages de la crémation,
nous assistons en témoins vivants aux incinérations et inhumations
des éphémères illusions de nos morts sur le champ
glorieux du Temps.
Déjà la mouette aigrelette se pousse son cri aux vents,
déjà herbes de mer et de terre se fleurent dunes de sable,
déjà empreintes hiéroglyphes d’homme nouveau
se moulent en creux d’ombre douce de nos marches forcées,
déjà le silence fleurit des bruits des pas de vie commune,
déjà phases de lunes et soleils ont révélé
le fait, il est nouveau pas à engager, déjà avalé
de la bouche de destinée.
Il est plage à méditer.
...
Samedi 29 décembre
01, Samâdhi PM
Et je suis le soleil
et la lune, et la nuit et l’étoile, et l’insecte et
l’aigle, et le bête et l’ange, et le feu et l’océan,
et la graine et l’arbre et la vie et la mort, et la terre et le
ciel et bien plus encore…
Je suis en chacune de ses parts.
En l’Instant, je suis immergé en le plein-miroir des facettes-miroitantes
de Dieu, je plonge en le reflet singulier proposé de mon être
et suis cela, hier éternité, demain argile humide de désir,
conscience impose et suggère, être répond de ses yeux
de cécité, hagards ou tout-voyants. Par-delà les
yeux voilés du mental, c’est paysage de formes sibyllines
qui se porte l’essence de totalité, c’est par rencontres
choisies des pas de Destin l’ouvert d’une reconnaissance,
germe en devenir d’une unité encore scellée. Il est
tous ces mondes à découvrir en les plis cachés secrets
de nos refus et in-connaissances des peurs de l’Aventure. Les pas
du Hasard Tout-sachant nous ouvrent les portes de l’Inattendu et
nous forcent d’impatience à assimilation. Nous nous retrouvons
inondés de la honte et submergés de bonheur, nous sommes
appelés à nous dilater de nos laminages, à reconnaître
en chacun la part de Dieu qui l’accompagne et le soutient et voir
en l’expression de ces infinités l’ampleur d’unicité
convoitée. Nous sommes points en l’univers, nous sommes et
le ciel et la terre, nous transitons des pas du Temps les espaces de la
connaissance, chaque fois plus vastes et ignorants des pas perdus de certitudes
de mental. Nous nous révélons parts enfer et paradis, yeux
de l’être perçoivent étendue du champ, bœufs
et animaux sauvages y ont trouvé espaces, cohabitant d’enclos
commun d’un infini sans bornes. Nous sommes en quête de voie
de la Rencontre, celle de l’Acceptation, loi nouvelle de l’harmonie,
de ces opposés inconciliables de l’apparent et il nous sera
donné de plonger et courir les infinités enchâssées
en le sanctuaire sacré de notre être.
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