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Dimanche
30 décembre 01, Samâdhi AM
Soucieux d’exister
le Mental a érigé ses grandes cathédrales de pierre,
de verre et d’acier aux vitraux vif-colorés des mémoires
des désirs de la terre et du ciel, à la membrure nef-vaisseau
de quelque arche d’éternité, aux fines ogives subtiles
de la pensée, aux audacieux arcs-boutants des certitudes de la
vie, aux puissants contreforts de l’espoir, à l’inaltérable
croisée transept de la rédemption des souffrances passées
et à venir, aux fins piliers à peine annelés élancés
d’une tentative de “reliance’’, au prodigieux
chœur de sa bonne volonté, aux effroyables gargouilles des
mémoires et imaginations grotesques de nos désirs, aux fastueux
couloirs de déambulation de sa dévotion dévotionnelle,
aux insoupçonnables hauteurs prétentieuses de son aspiration,
à ses tendancieuses flèches du Désir d’un toucher
de Dieu, à la prodigieuse mise en scène Moyen-Âge
de ses chantiers de son orgueil démesuré.
Pourtant la crypte-relique est épuisée de ce fait réalisé.
Il est manque nostalgie immense d’une toute petite vie, d’un
atome d’autre chose, d’une once d’un amour plus véritable
qui s’en vient féconder le cœur et l’âme,
ce toucher profond, discret et secret qui se love et se niche rond plein-cintre
église romane, souterrain secret intime de Chair humaine enceint
de feu de désir de Dieu. Il est cette douleur du circonscrit, du
fait joli de la beauté de l’apparence, de ce voile presque
de la transparence, de cette pelure de la croyance qui se vient occulter
le souffle ténu de la simplicité et de l’expérience.
La maison est trop belle, l’âme la contemple de son regard
de discrétion et de tolérance et de sagesse de mère
qui se sait méconnaissance d’enfant et, silencieuse, se retire
en le sanctuaire profond et insondable de la patience et du secret. Il
est de porte lourde dont nous avons la clef, oubliée en nos désirs
de certitude d’exister et du refus de changer et d’être
et d’accepter, nous avons bâti labyrinthe-cathédrale
de nos errances, cet édifice subtil de la croyance comblant le
vide de la Pensée.
Chantiers-carapaces crustacé Bas Moyen-Âge, à détruire
ou circonscrire d’un cœur plus large, le faisant enfant d’un
corps de vie à l’amble plus vaste au nourrir palpitant de
Soleil et de Vie.
La grande cathédrale était blanche, du silence de ses bruits.
...
L’épaisseur
d’une présence de peau.
Mondes circonscrits de la séparation et de la limitation, nos êtres
se sont engoncés corporéités, espaces d’un
fini d’apparence au vêtement lourd ou léger de nudité.
Barricades-écrans des regards aux yeux voilés des vues-surface,
enchâssement déviant d’Ignorance du Désir amoral
de Dieu.
Nous portons ce voile aux yeux du monde, ce faiseur de nos séparations
et de nos rencontres, cet instigateur secret et capricieux de nos désirs
de la terre-argile, cet initiateur de nos voies de l’errance et
de l’exil, ce fossoyeur de nos inhumations. Épiderme subtil
qui déjà se “porose’’ de nudité
de transparence de nouvelle naissance à venir. Passage de l’érotisme
mille-teintes des ocres de la terre à espace de Désir sublime,
il est chemin de la perméabilité à retrouver, il
est ponts de “reliance’’ à créer, il est
passage-obstacle à désobstruer du bouclier de nos résistances,
des yeux d’un regard nouveau, il est image d’Épinal
du carcan de l’aplat estampillé qui nous fige et enclot fluidité,
il est trait de contour-silhouette qui encercle et enceint de désir,
cet amour sec de la voie de terre qui se refuse à l’humide-vaporeux
de la courbe-essence des désirs de Dieu.
Cette voile de la couleur de nos vaisseaux des mers de l’Éternel,
est encore de la couleur de nos désirs de chair coloriée,
elle s’interpose, se fait écran, se fait barricade et obstacle
défendant à corps perdu de ses phantasmes sa matière-substance-essence,
refusant quintessence sublime de sa transcendance, espace du refus microcosme
à infini macrocosme.
Obstacle-récurrence de regard d’un Inaccompli qui s’apprit
sur le bout des doigts par cœur leçon d’enfance d’ego
circonscrit, nous traînons sur les pas extérieurs du temps
de nos existences, limites de notre connaissance et dévotion sublimes
de notre naissance à l’esprit en attente.
Passage d’opacité à transparence, échelle graduée
subtile de nos regards mutants, l’espace d’un retournement.
Unité et Nudité seront conjuguées en échanges
permanents de réalité de terre et de ciel, corps nouveau
à porosité nouvelle, “perméé’’
du Sens secret d’une vie neuve sans ombre portée.
...
Dimanche 30 décembre
01, Samâdhi AM-PM suite
– « Te
veux-tu vraiment libéré de tes désirs et passions
? »
– « Je ne sais pas, je… je n’crois pas. »
– « Tu y éprouves du plaisir, le plaisir en soi est
juste et équitable, m’y as-tu associé ? »
– « Non, je t’en ai exclu. »
– « Tu me refuses et m’acceptes selon l’image
flottante de tes désirs et craintes, ne suis-je pas Tout ?
Alors associes-y moi, et tu verras. »
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