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La
vie a l’acidité de sa morve, elle dérange, perturbe,
se joue des désirs de ciel, renvoie à ses racines ataviques
de la Nature et se joue effrontément de la morale et de la vertu,
vulgaires châteaux de sable qu’une marée se peut rogner
et dissoudre de néant, laissant sable lisse des pages en tentatives
d’écriture et d’expression.
Elle laisse ce corps pantelant de ses excès de ce qui ne se pourra
jamais être vie véritable, il est sacrifié à
une œuvre qui ne se peut admettre ses écarts de conduite,
la porte est trop étroite, il ne passera jamais, il se doit laisser
l’ombre opaque tenace de son ego comme une vieille peau de chrysalide
trop étroite et racornie d’inutilité. Il le sait ce
pauvre baudet qu’il est le laissé pour compte, celui qui
ne peut rien faire que d’accepter la Loi de sa pesanteur tenace
et regarder l’esprit volage rêver à ses conquêtes
de l’Impossible aimé. L’âme a rêvé
d’une grande aile oiseau blanc de nuage cirrus, elle n’en
démordra pas, laissera coite la masse palpitante et toute vibrante
de son émoi de matière agitée de ses spasmes de vie
qui se cherche à travers les chemins obscurs de la conscience archaïque
des forces du désir, elle n’aura de cesse de mener à
bon port la cargaison de sa mission par delà les tempêtes
et les vents contraires de la destinée du Voyage.
Les cordes sont tendues à se rompre, le vent affilé de l’âme
tirant le boulet noir de l’ignorance obscurantiste, lui se laissant
porter son poids, masse récalcitrante et de mauvaise volonté,
se refusant le changement parce que ce fut de tout temps ainsi et qu’il
n’est nulle raison qu’il n’y ait un possible autre que
ce qui fit Loi de pérennité et d’immuabilité. |
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