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Petite tragédie gréco-indienne
en supplément à DHANUSHMAT.
Et ce, pour ce 17 juin 2003, à A... |
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« Coâ, coâ,
radotages et commérages »
Œuvre de fiction
Pièce en 1 acte, sans
remord ni concession aucune.
(La nuit prend fin, une douce lumière annonce la
naissance possible d’une Aurore, mais...)
Un étang, disons celui de Kulyapalayam*(1),
pour être plus crédible d’avec le choix de ce nom,
disons qu’il se pourrait être quelque part en Inde,
et pourquoi pas après tout, osons l’imaginer… |
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Le
CHOEUR
(des grenouilles dévotes)
: « Oui, osons l’imaginer, coâ, coâ, osons l’imaginer
! » |
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…
ne soyons pas avaricieux, ni prétentieux, pas plus qu’irrévérencieux,
mais cependant, écrivons-le,… |
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Le
CHOEUR : « Oui, écrivons-le, coâ, coâ, écrivons-le
! » |
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… jusqu’en Auroville.
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... |
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2
acteurs baignent de ‘communité’ dans l’étang
sacré de Kulyapalayam, un nénuphar et un lotus (bleu).
Le ‘Kshatriya’*(2)
nénuphar (nymphaea) au Seigneur
‘Bhakta’ Lotus lui-même
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« Dieu, my Lord, Vous êtes
assurément et sans conteste le plus beau ! »
(Notons d’ailleurs tout de suite que ce sera la seule
parole prononcée et entendue de cet acteur) |
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Le CHŒUR
: « Coâ, coâ, matinée funeste entre toutes, avouons-le,
d’une Aurore dès lors fort bien mal élevée, coâ,
coâ… » |
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(En aparté)
« Hum, voilà bien douce vaniteuse flatterie,
monsieur, de plus, fort inutile, que vous me chantez-là de si grand
matin ! Flatterie, ajoutons-le… » |
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Le CHŒUR
: « Oui, ajoutons-le, coâ, coâ, ajoutons-le ! » |
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« … qui ne se
peut effectivement sortir que de la bouche d’un sot tout aussi assurément
vaniteux et, de plus, fort ignorant et irrévérencieux, convenez-en
! »
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Le CHŒUR
: « Oh oui, irrévérencieux, coâ, coâ, irrévérencieux,
convenez-en ! » |
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« LUI seul
se peut l’être ! » |
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(Silence
total, les oiseaux de Kulyapalayam se taisent de même que les sphères
marquent tout subitement un temps d’arrêt, perméation
de la voix de l’oracle de Dieu jusqu’en les cellules mêmes
de la Conscience, puis…) |
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Le CHŒUR
: (Comme une vague en ‘déferlence’)
« Oui, LUI seul se peut l’être,
coâ, coâ, LUI seul se peut l’être ! »
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« À vous entendre,
vous voir, vous découvrir à ce jour — qu’entre
autres il créa ! — , ne se serait-il pas tenté jusqu’en
l’incroyable et insoupçonnable inutilité incroyante
et (hésitation)… appuyons-le cependant… |
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Le CHŒUR
: « Oui, appuyons-le cependant, coâ, coâ, appuyons-le
cependant ! » |
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« … supputons-le…
» |
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Le CHŒUR
: « Oui, supputons-le, coâ, coâ, supputons-le ! » |
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« … (temps
d’hésitation bien marquée et pour finir dans un murmure,
craignant presque, il se peut, d’aller jusque là ?…)
incrédule… de sa propre création ? » |
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Le CHŒUR
: (hurlant, hystérie populeuse collective
ne se retenant plus, ‘orgasmée’, toutes gorges déployées)
« Ouiiii, de sa propre création,
coâ, coâ, incrédule de sa propre création ! » |
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(Le lotus, tel le grand seigneur
qu’il est, s’adressant cette fois-ci à la gente ‘batracienne’
avec compassion et apaisement…)
« Ô vous, “mam’s” grenouilles de l’étang
sacré de Kulyapalayam, que n’êtes-vous pas amenées
à entendre et colporter ! » |
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Le CHŒUR
: (avec dévotion et ferveur de
papotage et commérage)-(plain chant) « Oh oui, Seigneur
Bhakta, coâ, coâ, coâ, coâ, oh oui !… Oh
oui ! »
Le rideau tombe sur un jour (de plus) qui se lève…
sur Auroville et sur le cœur empreint de ses hôtes.
*(1) Kulyapalayam : le pays des oiseaux, « drôle d’oiseaux
!» comme dirait Michaël.
*(2) Notons entre parenthèses pour la morale, que ce ‘Kshatriya’
en personne n’était peut-être en fait pour finir que
guerrier déguisé, et sous son déguisement nous serait-il
plus avisé d’y découvrir un membre de la caste des
marchands voire des parias ou des basses-castes.
Vannes, le 09 juin 03 |
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