Dimanche 22 juillet
01, VARANASI,(Bénarès) Un soir d’âme
en arrivée d’Inde (suite)
Sur l’éventail
des tonalités chromatiques, l’âme se sentit contacter
et vivre chaque nuance comme un rendez-vous secret, comme recevant de
chacune d’elles un signe et enseignement singulier, comme le langage
d’une empathie singulière et porteuse du Sens — Langage
du Blanc le plus vibrant de transparence au Rouge le plus feu, lourd
de résistance de l’approche de l’“Autreté’’,
cet impondérable. Le Temps sembla se fondre et se mouler en une
opacité nouvelle ; les chants du Silence se ternirent d’une
perception d’éclats, de fragmentations de sonorités
d’un monde déjà autre. Pourtant le Langage parlé
était encore vif-argent, rapide et prompt des mémoires
proches rencontrées d’or et d’électrum.
En ce monde des mondes descendants, chaque nuance, chaque particule
lumineuse était Le sens même d’une Interprétation
plus haute, vivante et vibrante. Sur la gamme majeure de cette graduation,
toute infime partie était “vibrance’’ de l’Être
en ses moindres détails, qui se révélait à
la vision ; des plus hautes notes pures où l’indigo spirituel
se fond en le blanc le plus pur jusqu’aux nuances rouges au cœur
lourd d’un feu sourd, l’âme vibrante de sa destinée
contactait et vivait d’empathie secrète l’alchimie
grandiose d’un Démiurge caché derrière son
propre fait. Chaque couleur était le Langage essentiel d’une
entité qui se revêtait de ce manteau immatériel
et lumineux, était la mesure exacte d’un Tout établi,
le Sens même de l’Ordre et de l’Harmonie en les chants
du Silence mélodieux de Dieu.
En cette rencontre sur l’échelle des vivre de l’Être,
une prière originelle sourdait et coulait tel le murmure secret
d’un amour parfait en le silence des mots muets de la compréhension
et se faisait l’infinie compagne irremplaçable de ce chemin
éther, mantra qui se fondaient en une immense et prodigieuse
note tonale, onde de l’Infini en marche de sa propre quête
d’être, inaudible beauté pourtant si emplie du Fait.
Chaque son était une bénédiction qui se penchait
sur le corps de l’âme en marche ; en chaque rencontre se
tissait le langage nouveau d’un enseignement et d’une prière
lourde d’un désir “immémoré’’
; sur ce sentier du Tout, l’âme s’emplissait de cette
mémoire vive, se gorgeait de cette plénitude révélée,
déjà en partie empesée et lourde d’une destinée
pesante et chaque fois plus proche ; de cet immense polychrome aux voix
des chantres et de la connaissance, elle se fit le chemin. Le hiératique
Envoyé, ce quémandeur sombre de l’Ordre, en retrait,
fermait la marche et laissait se refermer sur le passage de son incise
les myriades infinies de nuances aux couleurs soleil et de lune entrouvert
de sa nécessité. L’âme s’en descendit
en les mondes des feux au rouge-acier, ses derniers compagnons-forgerons
de la Lumière déjà “enlourdie’’
des feux de la Matière. Le son se faisait plus dense, s’épaississait,
et même si le OM était