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"DHANUSHMAT, lettres à une Auroville", version livre
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Mercredi 31 octobre 01, Samâdhi PM

MÃ, plonger en toi, au plus profond de mon oubli, retrouver cette sphère qui me porte, m’“origine’’ encore de vie de mon âme.
MÃ, ce monde, quel est-il ? Je ne sens que heurts, je ne sens que haine voilée… à peine, si peu ! Comment se peut-on encore vivre cela, comment tant d’ignorance et de souffrance se peuvent engendrer tant d’ignorance et de souffrance ?

Ici l’habit est cuirasse,… l’âme a perdu ses droits et même son existence. Ici l’habit est symbole de ne pas être, ici l’habit dissimule la souffrance de l’Impuissance, ici l’habit dévoile le corps à cru ou le cache, l’annihile, des fois qu’il lui prendrait envie de vouloir être autre chose que ce qu’il n’est. C’est bien là tout le problème, ces deux mètres carrés et quelque de peau circonscrits, c’est encombrant au possible, n’est-ce pas, ça ne peut pas ne pas se voir, ça peut avoir des prétentions autonomes d’exister, de vivre même, et pour comble d’horreur de prétendre vouloir aller jusqu’à être !… blasphème de diable !
UN et NU,
… le temps d’un retournement.
En ma mémoire d’enfance, cette présence de Nudité, si tant déjà pressentie — peut-être un jour d’automne, gris à souhait, un des ces jours où le jour ne parvient pas à être, un de ces jours où l’on est appelé à descendre en ses intimités, un de ces jours où l’âme se lève et se penche sur la vie, ces jours ou l’être s’emplit de dilatation, d’expansion, un de ces jours ou le cœur n’a plus de limite et parle.
Elle est là, en cette encoignure d’huisserie, tranchant sur le blanc cru du ciment peint et s’absorbant en la couleur du bois, CHRYSALIDE de mon enfance. Ce jour gris, anonyme et fade, ce rien à vivre, ce vide en le cœur et l’âme, Elle est là, en sa forme oscillant entre le chiffre d’une architecture et le magma presque informe d’une forme presque quelconque. Elle porte déjà en elle tout le mystère d’une parabole symbolique de sa Réalité sous-jacente. Entre architecture-conscience et déjà mon vide de Vie. Quelle gestation se peut-il bien s’opérer en cet oubli d’encoignure ? Et pourquoi cette fascination en ce jour ?
Je suis tiré de ma contemplation secrète et songeuse par mon frère qui me parle, – « Et toi ? » … et moi ? Où en étais-je ?… toujours ce décalage,… et moi, si en silence. – « Moi ?… je voudrais recommencer, je voudrais redevenir un petit enfant qui se vient de naître, je voudrais être nu, complètement nu, toujours nu, et porté d’une mère et recommencer,

 
   
         
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