Mercredi 14 novembre
01, Samâdhi PM
Lettre à une Auroville (suite)
référons uniquement à ce que Christ, Bouddha, et
le ‘TOUT-VIVANT’ ont fait, en leurs propres expériences
? Ils ont porté leurs croix et, à leur mesure, elle se
devait être plus que lourde, et nous voudrions leur faire porter
la nôtre, celle de notre lâcheté d’engagement
individuel, en toute vergogne ?…
Cette couche de carbonifère supérieur ou inférieur
ne se peut être perforée que de la puissance de notre propre
mantra de vérité, celle de notre souffrance de la rencontre
nécessaire pour muter, celle qui est l’exacte vibration
manifestée de notre nature d’être, ce ne peut être
que solitude singulière d’une tâche humaine commune,
ce dénominateur commun. Nous avons à élaguer chaque
branche, chaque rameau, chaque brindille de notre arbre, que nous soyons
chêne ou cocotier, cela ne change en rien notre travail ni notre
ouvrage ni notre œuvre, chaque branche, chaque nœud d’ombre
est à rencontrer, à saisir et à couper. Il est
des branches qui se gangrènent si vite, il y a telle vigilance
à apporter au regard.
Notre taille nous est à inventer, elle est à la dimension
et à l’œuvre de notre Réalisation personnelle.
Les Grandes Consciences ont posé les premières dalles
fondatrices des Chemins choisis de nos natures d’être en
la forêt primitive de l’Ignorance, il nous est demandé
de confirmer, de jointoyer les espaces manquants du risque d’Oubli
de nos réalisations et de fréquenter assidûment
ces chemins en élaboration pour ne pas laisser Nature reprendre
ses droits de l’Obscur.
Il nous est demandé de ne pas nous mentir et d’affronter
enfin notre réalité, même pygmée elle se
justifie ! Il ne s’agit pas de copier, il s’agit de créer,
de nous créer, de nous être donné à créer,
à notre Image, à l’Image de ce que le Crée
nous veut, nous désire, nous mène. La Conscience n’est
pas le perroquet aux mille couleurs de l’artifice du bavardage,
la Conscience est la Vie oeuvrant en nos réalités encore
embroussaillées des singes-hurleurs de nos forêts vierges.
Elle est une Puissance à l’œuvre alchimique, elle
est une Or-Conquérante qui fouille en le nerf et la chair de
notre encore ignorance. Il n’est d’autre rédemption
que ce chemin de Terre, d’autre rédemption que cette Descente
en la mine-d’Enfer de notre carbonifère bien ‘à
nous tout seuls’, d’avec ses coups de grisou et ses ruptures-anévrisme
de galeries mal étayées, il n’est qu’UNE vérité,
la Nôtre, celle de notre être profond et véritable
qui réclame à “corps’’ et à cri
d’ÊTRE, tout simplement, ce corps vivant baigné de
l’or chaud du soleil de la réalisation, de cette Lumière
enfin trouvée sous les couches stratifiées des fougères
fossilisées de nos morts.
– « Oui, mais Mère a dit… ! »
Elle a de même dit l’exact opposé sachant que toute
formulation est déjà assassinée avant que de n’être
exposée aux jours de d’Ignorance. Ils ont