Mercredi 12 décembre
01, Samâdhi PM
Il se veut tout terre, terre rouge
de Sienne.
Il se cache derrière le voile de la passion, du désir.
Il n’est plus autre contact d’avec Sa réalité
dorée, il se devient terre, se fond dans la mouvance creuse du
désir ; onde de terre, puissance qui se recrée le monde
de Sa survie.
Que se veut-Il ?
Sans doute ce que nous nous choisissons d’être et de devenir,
et très certainement encore ce que nous sommes destinés
à réaliser. Il est il se peut raccourci, ces temps du
condensé, du concentré, ces temps des courses de la quête
contre la montre, ces temps de destinées auxquelles on ne se
peut déroger ou échapper, il y a Nécessité,
nécessité de se couler, de se fluidifier et se mouler
en ces corps changeants de la mutation et de la mort à répétition.
Il y a là chemin de traverse buissonnier de la solitude imposée,
il y a là voie conjuguée de joie et de souffrance mêlées,
il y a là mission à peine voilée, il y a là
plongée en le Yoga du Créé.
Il est apprentissage de la gamme-partition de la vie, il est des notes
pointées et bémols, ces demi-tons pointillés du
trop serré, du trop contracté, il est ces temps du silence,
ces temps du Souffle et du repli, en attente de “déferlence’’
cascades triples et quadruples croches, vagues des temps précipités
de l’action et de réalisations. Il est ces temps du grave
qui se délie force brute de résonance Terre, comme une
sonde perdue en abysses insondables, il n’est d’autre lumière
que ce fil si fin de “reliance’’, quelque part là-haut
qui nous guide, si lointain. Nous n’avons d’autre lumière
que notre foi, celle sans doute de ne pouvoir faire autrement, plongés
en l’aveugle noir de nos inconscientes profondeurs, mus d’un
secret dessein que nous poursuivons très incertains. Pourtant
nous savons que là-haut le ciel rit, que soleil et étoiles
se réjouissent et pétillent, et nous savons que notre
âme veille et se réjouit de la venue du demi-ton crépuscule,
ange sombre annonciateur d’une aube de lumière et nous
pourrons gravir et courir de nouveau les chemins pérégrins
connus, montée nouvelle vers des cieux enfin plus certains.
Aujourd’hui il se veut rouge de terre de Sienne, demain nuage
bleu de ciel de Dieu.
La terre porte le ciel,
Le ciel soutient la terre.