Vendredi 2 novembre
01, Samâdhi AM
OFFRANDE,
le TIGRE était là, en toute sa splendeur de ses rayures
de feu et de jais, offrande du gauche de son flanc, paraissant n’attendre
enfin que ce moment, comme l’ultime Possible inévitable
d’un rendez-vous du Destin.
DHANUSHMAT, campé sur ses deux jambes enracinées profond
en le sol, saisit le sacré de sa flèche, l’empenna
et simplement banda son puissant arc d’if qui poussa en l’intime
des fibres le gémissement heureux de sa force.
Il n’eut aucune pensée qui se vint troubler le geste, comme
un rite longuement répété et irrévocable,
le trait, tendu de Vérité et de Puissance se chargeant
encore de l’attente heureuse sur la corde de sa destinée.
Il n’y eut rien qui ne fut miracle autre que les Temps étaient
à l’exact rendez-vous du Destin, en l’oubli de tout
ce ‘pourquoi’, comme le pétale de la rose qui se
détache et tombe, sans joie ni haine le trait partit, saisi…/…
d’une Toute-Connaissance de la main d’un dieu vers son but
irrévocable.
...
De
ce DUEL, de ce Deux.
Entre Ciel et Terre, il y a l’être qui se tend et s’“origine’’
en ces deux polarités. Toutes deux l’influencent et le
dessinent de leur réalité — son être du moment,
ce mouvement permanent de va-et-vient perpétuel, quête
de terre et quête de ciel. Notre Nature est lourde, opaque, et
ignorante, tant que n’avons pas percé cette lourdeur, cette
opacité, et cette ignorance. Notre nature joue son propre rôle
de nature, pour elle-même, tant que nous laissons cela être
sans plus intervenir, de par les avantages que nous y trouvons. Il y
a aussi cette possibilité de laisser travailler en nous cette
part de ciel qui se vient tenter d’équilibrer cette verticale
en notre être, voire même en notre corporéité
— notre colonne, cette organe-architecture, en est le témoin
vivant et manifeste et traduit les luttes de ces deux forces apparemment
opposées : forces de terre et forces de ciel, tensions de ces
deux gestes qui tentent en chaque instant de se définir en l’équilibre
d’une corporéité, en fait geste sacrée du
Grand Équilibre intérieur, et passage et circulations
de toutes les forces de terre et de ciel jusqu’en le canal physique,
densité apparemment inconsciente se conscientisant de perméabilité
progressive.
Nos luttes, nos rencontres, nos résistances, nos souffrances
s’“originent’’ en cette quête, en cette
Nécessité de subir et de canaliser au mieux cette Conscience
qui se cherche jusqu’en ses recoins et plis les plus épais,
les plus opaques. Nous sommes les Lilliputiens s’attaquant à
Gulliver, les cordes étant leurs pouvoirs de l’immobilisation,
nous sommes les êtres en devenir de