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"DHANUSHMAT, lettres à une Auroville", version livre
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Mardi 30 octobre 01, Samâdhi PM (suite)

disparaître laissant la place à l’aube montante se peuplant des premiers sons de voies humaines encore lointaines à mon être empli du Réel.
Ah oui, marcher, ça je connais, mais accomplir ce qui ne put être réalisé auparavant , cela se pouvait donner un sens à la marche, à l’errance, il est vrai. Au moins j’aurais appris quelque chose, c’est qu’on peut errer de par le monde tout en sachant pourquoi on erre, pourtant, ça n’empêche pas d’errer !
Bien, errons donc !
Ce goût d’enfance, ce goût d’incompréhension du monde, ce goût si puissant qui est là si présent, comme un regard qui cherche il est vrai quelque peu désespérément à trouver en ce monde des choses et des êtres un sens, une complicité secrète et intime qui soit une Lumière qui se puisse enluminer les quelques jeunes pages d’une vie déjà si trouble. C’est là, c’est tellement souriant en le trivial des jours qui se passent sans réponse vraiment ? Ah si, une lumière enfin, quelque chose qui a enfin écho et sens en le secret profond de l’être, quelques signes, hiéroglyphes-découvertes des mondes à venir. Cette joie qui m’envahit de voir là, incarnées, ces forces magiques à venir ; elles sont là, naissantes et riches de promesses, en leur propre lumière “typographiée’’, ces lettres merveilleuses qui s’“originent’’ en l’Alpha des mondes de la Connaissance.
Enfin un liant, un lien, un lieu d’échange avec le monde, une errance de vide en moins, cette joie qui inonde ce déjà souffrant si “emprunt’’ de solitude, ne plus être si seul vraiment, cette main tendue qu’est le Mot, si porteur du Sens. Le sens donné à notre errance se pourrait-il être expliqué ainsi ?… Soif, soif, soif d’enregistrer enfin cette magie si pleine et vivante, cette magie qui se peut prendre corps et lumière, magie blanche et magie noire des textes déroulant le sens secret des pensées et des lois des mondes. Cela aurait-il le pouvoir d’arrêter Errance, cette compagne pérégrine déjà si présente peut-être même avant que de n’être, que ne naître ?…
Rythme, lumière, enluminures, pleins, vides, noirs, blancs, corps, fûts, jambages, panses, autant de vies qui s’animent et peuplent de caractères les pages des pensées trop lourdes déjà des hommes.
Trouver le Sens, errer pour trouver le Sens, marcher, cela se peut prendre un sens, il est vrai.
Marcher comme ces lettres qui courent sur le papier, se tentant de définir, de circonscrire la quête du Sens, le saisir, l’étreindre, le serrer sur son cœur, sur son âme, comme un amour infini qui ne se peut pas ne pas continuer, qui ne se peut se finir, le garder, il est si tant là, si présent, si aimant, si vivant, si presque corporel, comme un vivant vivant de Vie vraie, si vraiment vivant !… L’espace d’un instant, l’espace d’une nostalgie, d’un numineux

 
   
         
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