Vendredi 28 décembre
01, Samâdhi AM-PM (suite)
Le Chemin commence
là où se finissent ceux qui nous y ont menés, le
Chemin commence là où on ne sait plus, là où
on ne peut pas savoir, car savoir est l’obstacle.
Mental et Vital nous ont été pas d’enfance et d’adolescence,
ils nous ont portés de leur passion et certitude, d’avec
tout le dynamisme et la foi de leur jeunesse. Ils ont établi
bivouac et feux de camp éclaireurs le temps des nuits sans la
lune ni l’étoile, ils ont créé lampe-tempête
et ont écrit romans d’aventure et nouvelles à la
lumière chandelle de leur Ignorance et ego de la magnificence.
Pourtant à la mesure de leurs désirs croissants la nuit
se fit plus noire et foi-combustible et croyance se vinrent bientôt
à manquer et douter. Tentatives désespérées
de mort assassine si proche, derniers soubresauts de la bête qui
se meurt, ils font promesse pont d’or de s’amender ou de
se mutiner, soucieux encore de privilèges et d’exister.
Le rayon-soleil de Dieu a cependant frappé et force de sa lance-airain
de ciel en le corps défendant des boucliers de Terre. Archange
tuant le dragon, l’âme toute cuirassée d’électrum
se porte étendard bleu-gris acier de Vérité sur
fond nuit blanche d’éternité. La bête cerbère
aux têtes-hydres premières de vie d’Ignorance et
de pensée et désir rugit et se tord d’écume
et de rage et de douleur du trait implanté plein-cœur de
l’ordre de Dieu. La voix des aboiements certitudes du doute et
croyance se tait libérant voie d’espace-silence à
rencontrer. Là est Chemin nouveau, esquisse à peine visible
seulement foulée des pas pionniers et aventuriers de l’expérience.
Chemins des pas secrets de l’Inconnu, de ce monde qui se crée
en son nid, de vérité, repoussant les marches ténèbres
des illusions perdues.
Pressant le prodigieux rêve de l’acier en la fouille luisante
d’ombre des profondeurs intestines, Il se cherche le passage,
forant de son soleil l’obscur “plasme’’-basalte
de l’Inconscient de chair. Nous sommes ce chantier-cathédrale
de bataille et assistons, témoins en survivance, à cette
lente pénétration d’or palpitant vivant en le moule
noir de notre creuset d’inconscient.
Dégageant la forme nouvelle des coffrages cire perdue de l’empreinte
argile, il se moule cire-chair nouvelle de ses transmutations à
venir, s’élaborant corps gigognes-chrysalide de l’éclat
or de son rayon.
En le silence clair-obscur des croisées, de son rêve Il
se pousse et se cherche, le chemin nous pénètre, nous
percevons le bruit discret de Son pas.
Nous sommes le nouveau Chemin, celui de Sa quête, qui se cherche
lumière jusqu’en le cœur or-noir transitoire de la
cellule dense corporelle.