MÂ
Sri Aurobindo
Sans doute, une histoire de fraternité.
Ce 5 mars 2003,
La question m’est posée.
D’ici quelques 3 à 4 semaines je vais de nouveau quitter
l’Âshram, ou plus précisément le Samâdhi.
En fait c’est toujours le même question, la même rengaine
de tous les mouvements de cette vie : Où en est-on ? Ou plus
simplement pour prendre les raccourcis plus parlants de la simplification
: Où est-on ? Lieu de l’extériorité et de
l’intériorité sont ainsi confondus, nous avons le
choix de la variance des mouvances de surface et des états d’âme
plus secrets de notre être.
On s’aimerait
être impersonnel, il se faudrait en avoir la possibilité
ou être en état de l’être effectivement, n’est-ce
pas ? Nous utiliserons donc comme figures de rhétorique les possibilités
que nous offrent l’objectivité et la subjectivité
pour tenter d’expliquer ce qui nous est encore en quelque part
si inexplicable, tant que nous n’en avons pas encore fait la pleine
expérience. La conscience œuvre en les plans de réalité
de notre être, nous avons ce lent cheminement à effectuer
et nous avons cette porosité à assumer, nous pourrions
nous apparenter à ce sablier du temps qui se vide et se remplit
mais qui pourtant à quelque part reste et est toujours le même,
à qui il n’a rien été retranché ni
ajouté.
Nous sommes français, né à La Rochelle,
au pied de la mer, de père charentais et de mère bretonne,
cela se peut signifier aussi plus subtilement d’avec les conséquences
de cette singularité une forte attraction à la mer* (*d’avec
tout ce que se peuvent symboliquement et secrètement évoquer
de maternel ce mot et cette consonance en français), de ce pays-origine
maternel de Bretagne en rade de LORIENT, « An Oriant » ‘L’Orient’
en breton, de ce port (de même que celui de La Rochelle) d’où
partaient les bateaux à destination des comptoirs des Indes ;
Lorient, cette ville entièrement rasée pendant la deuxième
guerre mondiale et entièrement reconstruite et peinte aux couleurs
blanc, gris perle et gris-bleu comme à l’Âshram,
ou comme l’Âshram aux couleurs de LORIENT. Qu’importe
l’anecdote d’une coïncidence colorée, un être,
ça se cherche parfois, même par delà les impossibilités
de l’Ignorance en laquelle il s’en vient en ce monde de
terre et est appelé à vivre et se développer.