enfers bien connus
et notre impuissance à maintenir cette dimension psychique au
premier plan. Des changements s’étaient produits durant
notre séjour en Inde, qui, s’ils se peuvent paraître
anodins dans leur manifestation, semblent tout au moins avoir révélé
de façon caractéristique la position occidentale dans
son besoin de posséder et d’avoir. Ce passage à
la nouvelle monnaie (franc à l’euro) semble avoir cristallisé
les peurs déjà bien établies de l’ego et
durcir le climat ambiant, au détriment bien sûr d’une
ouverture sur des plans plus intérieurs.
Nous utilisâmes principalement ce temps de transit pour mettre
au propre ces écrits nés au Samâdhi et d’y
chercher un éventuel éditeur qui se voudrait bien prendre
le risque d’éditer un ouvrage aussi spécifique.
Le temps de trois années de disponibilité que nous nous
étions fixés allait arriver à son terme (en septembre
2003), nous avions encore quelques temps pour revenir de nouveau en
Inde avec un nouveau visa(touristique, bien entendu !), ce qui nous
reconduisit de nouveau en novembre 2002 pour reprendre souffle à
Pondicherry, ce lieu d’asile transitoire du Samâdhi où
notre être se pouvait trouver là en partie ce qui lui était
nécessaire à sa survie.
Il nous apparut d’évidence que nous étions toujours
un peu désespérément en recherche de cette fraternité
si essentielle qui se puisse être l’appui encore nécessaire
dans notre poursuite du Yoga, et cela en plaçant bien malgré
nous la sincérité au premier plan, qui, il faut tout de
même le signaler n’est pas toujours ce qu’il y a de
plus facile à implanter concrètement sur tous les plans
; mais il faut croire, il est des atavismes bretons qui se pourraient
presque faire devenir de l’obstination ou de l’entêtement
une qualité. Tout de suite nous précisons que nous ne
sommes aucunement la sincérité incarnée, bien loin
s’en faut, nous avons trop conscience de nos impuissances et de
nos insuffisances pour ne pas oser prétendre être Cela,
c’est bien là d’ailleurs l’objet de notre quête
et de notre attirance inconditionnelle vers ce Yoga. Nous avons été
amenés à côtoyer plus avant de par la disponibilité
dont nous disposions alors, l’Âshram et ses disciples ;
sous le Regard de Sri Aurobindo et de la Mère, tout comme ceux
d’Auroville, ils nous sont frères et sœurs de fraternité
spirituelle, pourtant en le cœur même d’une Rencontre
véritable, cette fraternité ne nous apparut que bien fragmentaire
et limitée. Je ne fais là que constater un fait, en aucun
cas je n’oublie ma propre réserve, ma propre distanciation
et ma propre non-reconnaissance intérieure qui se peuvent fortement
teinter un jugement trop hâtif possible lui-même ‘empreint’
il se peut de plus d’un tantinet de négativisme. Mais est-ce
que la tolérance et la servilité aux pouvoirs en place
se peuvent côtoyer cette dimension sacrée ? Certes là
encore nous nous essayons de pratiquer ce Yoga au mieux de nos possibilités
et bien sûr nous