cette compagne pérégrine déjà
si présente peut-être même avant que de n’être,
que ne naître ?…
Rythme, lumière, enluminures, pleins, vides, noirs, blancs, corps,
fûts, jambages, panses, autant de vies qui s’animent et
peuplent de caractères les pages des pensées trop lourdes
déjà des hommes.
Trouver le Sens, errer pour trouver le Sens, marcher, cela se peut prendre
un sens, il est vrai.
Marcher comme ces lettres qui courent sur le papier, se tentant de définir,
de circonscrire la quête du Sens, le saisir, l’étreindre,
le serrer sur son cœur, sur son âme, comme un amour infini
qui ne se peut pas ne pas continuer, qui ne se peut se finir, le garder,
il est si tant là, si présent, si aimant, si vivant, si
presque corporel, comme un vivant vivant de Vie vraie, si vraiment vivant
!… L’espace d’un instant, l’espace d’une
nostalgie, d’un numineux déjà presque disparu, l’espace
d’une essence si tant aimée de notre âme, si tant
lourd d’un Connu pourtant déjà oublié. —
Ah… cette lumière en le cœur, que ne ferait-on pas
pour aller jusqu’à la rendre de force captive en le donjon
de notre désir secret de Dieu ; mais voilà, il y a le
chemin de notre inaccompli, il y a ce chemin à faire en les vastes
espaces vacants du Temps, ce filtre géant, ces merveilleux ingrédients
pour faire d’errance notre platée de nomade imposée
des lois de notre Ignorance encore.
Pourtant en quelque part quelque chose a bougé, j’ai découvert
en le signe un aspect de l’impuissance des hommes, un secret de
leur solitude inavouée, je suis il se peut déjà
moins seul, mais que cela se peut-il encore vraiment bien vouloir dire
?
*(1) PAVITRA, le ‘Pur’, nom donné
à Philippe BARBIER Saint HILAIRE, savant polytechnicien et disciple
français de Sri AUROBINDO et de ‘la Mère’.