Vendredi 16 novembre 01, Samâdhi
PM Lettre
à une Auroville
– «
Où te tirent tes pas si pressés, O ami ?… »
– « Il est un fait, je suis pressé, il est une Force
qui m’a pris et me mène depuis longtemps déjà
; pourtant depuis peu, mes pieds n’ont de cesse que de fouler
encore et encore cette terre en quête de la Merveille qui se dit
exister en quelque part de ce monde de Souffrance, de Chagrin et d’Ignorance
sans fin. Mon être l’a toujours su, car il n’a jamais
pu se reconnaître en cet état de tant de médiocrité
révélée. Pourtant lui aussi a joué aux dangereux
et absurdes jeux-kaléidoscope de l’Ignorance, mais, en
son intime profondeur, il y eut la sollicitude toujours patiente de
cette infinie petite flamme intérieure qui a toujours été
le témoin en vigilance, qui a toujours replacé l’Être
sur le chemin traces-d’or de vérité. Alors, il est
vrai que je n’ai de cesse de courir les chemins et sentes de cette
terre et d’y trouver ce que je porte à l’exacte dimension
et réalité de mon aspiration intérieure. Je sais
que cela ne se peut être que Vérité, je sais qu’il
existe en quelque part cette Terre de Fraternité qui n’est
pas un vain mot, cette Terre où les êtres se parlent la
même langue, se vivent du même désir, et se respectent
en leurs différences que Nature leur a prêtées.
Je sais qu’il se doit exister en quelque lieu cette Cité
d’une Aurore d’un Jour nouveau à naître, je
sais que cela est en formation manifeste sur une Terre Rouge de Lumière
et sous un ciel bleu de Soleil, comment cela se pourrait-il être
autrement ?… la Terre est épuisée, fatiguée,
exsangue du vampirisme des religions qui l’ont fossilisée
du dogme et du stéréotype au détriment du Verbe
créateur originel qui leur donna la Vie, elle a besoin de ce
sang neuf d’une Conscience vierge de sa propre Vérité,
pour se frayer un chemin entre ce sol et ce ciel, elle a besoin de se
révéler à l’Existence, ce nouveau Réel,
elle a besoin d’une autre gamme d’Humanité pour pouvoir
exprimer sa Joie et sa Lumière de Vie. Cette Conscience est un
véritable marteau-pilon qui écrase et fore par pression
pour se faire passage nouveau, martelage-titan qui ne se soucie plus
des demi-mesures ni des prières muettes et évidées
du Sens, Elle est un Ogre de Dieu qui se réclame sa chair fraîche
infante d’impératives Vérité et Sincérité.
Elle fore en tous les plans de l’être, elle se cherche en
la plus petite ramification des secrets bien gardés et si tant
soigneusement camouflés de nos petitesses, Elle se réclame
à “Corps’’ et à cris son Dû, l’Enfin
de sa Réalisation. Elle frappe à toutes les portes qui
sont déjà entrouvertes et même à celles qui
sont apparemment scellées