dus faire avec
beaucoup de foi mais peut-être pas de façon très
orthodoxe ni très synthétique, je le crains ; quoiqu’il
en fut, ce fut pour l’anecdote ce moment où Pavitra me
fit parvenir dans la nuit qui précéda par un ‘relais
subtil occidental’ une phrase fort signifiante que se devait prononcer
Annick de Souzenelle lors de ce séminaire le matin même
suivant ; le contact était donc toujours là présent
quelle que soit la distance.
(voir addendum des textes : « Some Days of the
Past Decade » de Boris VERZHUTSKII, Auroville News, mars-avril
2001, Auroville, en page 23)
Aspects du Yoga, il se développa donc en contraste de fragilité
de ce monde occidental une conscience effective qui s’enracina
progressivement en la substance même de ce corps physique et ce
malgré de fortes oppositions sur certains plans (‘personnels’,
dirons-nous) de l’être jusqu’à lors maîtrisées
par le mental. Je ne vais pas faire étalage des expériences
et difficultés que l’on se peut vivre en suivant ce Yoga,
vous en êtes tout aussi bien informés que moi, sinon mieux
bien sûr. Pourtant tant de contrastes intériorité-extériorité,
objectivité-subjectivité se firent de plus en plus délicats
à appréhender et il se vint la nécessité
et l’appel intérieur de plonger nécessairement en
les écrits de Sri Aurobindo, sans doute pour que l’être
se puisse trouver plus de plénitude et d’ampleur de connaissance
effective.
Ce fut ainsi le moment où j’en vins enfin et subitement
à accepter l’Écriture de Sri Aurobindo ; je commandais
d’une seule traite tout ce qui était alors traduit en français
de son oeuvre et je l’avalais en l’espace d’une année
de bonheur. C’est dans ce bain de jouvence aux rares instants
privilégiés que je pus là encore affronter le matérialisme
si peu divin de notre occident, occident si limité et enfermé
dans les puissantes barricades de son mental bien cuirassé et
si bien astiqué. Pourtant ce temps de beauté se vivait
toujours en solitude, de plus en plus séparé même
du monde qui m’environnait et surtout très loin de la vibration
originelle qui l’avait vu et fait naître. Cela m’amena
après un premier écrit (recueil de poésie, 97)
à rechercher en Inde et de nouveau à Auroville pour quelques
temps une source qui se puisse évacuer cette souffrance d’un
être encore si disparate et si peu unifié et surtout si
isolé. De retrouver Auroville en plus de connaissance et de confiance,
certaines ambiguïtés qui nous étaient apparues lors
de notre premier séjour se prirent une coloration plus nette
et marquée. Bien que de nature plutôt retiré et
solitaire et n’ayant que peu de recherche de contacts extérieurs
avec les habitants de cette cité — et peut-être justement
à cause de cela —, nous découvrîmes et rencontrâmes
tout de même des incohérences assez flagrantes et marquantes
bien que le discours qui nous était tenu nous apparut paradoxalement
fort séant et juste dans la formulation ; nous devions découvrir
ce