Dimanche 25 novembre 01, Samâdhi AM Lettre à une Auroville (suite)

Je prends pour mètre-étalon la mesure de Conscience du ‘TOUT-VIVANT’.

...

 

Dimanche 25 novembre 01, Samâdhi PM

‘Je suis celui qui n’a qu’une seule flèche.’

– « Entends !
Mon arc est ma lyre. Sa corde chante et parle le langage de la Vie arc-en-ciel.
Chaque jour je perçois sa vibration, chaque jour je pince sa corde vive de l’existence et elle me donne résonance d’être, car lui et moi sommes liés des lois inaliénables de Karma, Destin et Temps. Nous sommes un et nous nous savons porteurs du Fait de Destinée. Les cordes de mon cœur et de mon âme vibrent à l’unisson harmonique de sa vibration, nous accédons en nos natures aux tonalités des plus insoupçonnables bleu-violacées de l’Esprit et nous plongeons grandioses et tremblants en les profondeurs ocres des rouges hallucinants de nos enfers. Que je le veuille ou non, mon arc me donne la mesure tonale exacte de mon vivre. Il est ces temps incertains et lassants de ces espaces où il n’est ni passion dévorante, ni joie effilée de ciel, ni peine qui s’en vaille bien la peine, ces temps où le monde paraît fade et si commun, ces temps où la magie de la feuille de l’arbre ne nous parle pas, ces temps où le sourire de la fleur ne nous touche même plus, ces temps où l’oiseau-lyre ne nous émeut en aucune façon, ces temps où le cœur est triste et l’âme en des mondes où je ne puis l’accompagner. Mon arc pourtant me tire la gamme chromatique arc-en-ciel des états du monde, me fait pressentir les jours de Dieu et ceux du Diable et me plonge en les abîmes abrutissants d’ennui de mes jours de l’incertitude. Chaque couleur du son m’est langage, tout-entier mon être résonne d’empathie secrète et chaque jour je remercie de cette offrande que se fait le Seigneur à sa créature. Il n’est pas une vibration qui ne soit juste et non porteuse du Sens. Chaque état de cette partition chromatique est l’épreuve si singulière que se doit vivre le nerf, le sang et le mental. Mon être tout entier, mon corps tout entier est le vivant langage de cette Conscience qui se cherche, mon arc est le vibrant miroir au teint pur-argent de mon âme en quête, et je n’ai de cesse d’écouter et de contempler la sagesse assurée de sa voix. Le ciel et la terre me sont témoins extrêmes du chant de mon existence, ce champ-espace de l’expérimentation de l’infinitude des états, des humeurs de mes jours. Je pince