Retour en page d'accueil de "DHANUSHMAT, lettres à une Auroville" version livre
"DHANUSHMAT, lettres à une Auroville", version livre
page 153
page 153
  Accueil Autres parutions A propos de... Nous contacter Vos textes Bibliographie  
       
 
 
 
 
page précédente page suivante
   
 
 

Samedi 15 décembre 01, Samâdhi AM

Ce matin pour la première fois, j’ai ressenti une tendresse pour la vie.

...

 

Samedi 15 décembre 01, Samâdhi PM

Cette lente décantation, ce philtre de vie sur les tamis du Temps, cette lente reconnaissance, corps après corps, fibre après fibre, cette lente découverte du Sens, cet Essentiel qui se cherche par-delà la gamme des désirs de terre, ce lent cheminement de la compréhension de vie de l’expérience, cette lente et douloureuse acceptation du fait de Terre, cette argile encore si lourde humide et si brute esquissée de façon.
Nous sommes sur cette frange, cette lisière sylvestre de l’obscur et de la plaine plein-soleil. Nous sommes encore corps sauvage sombre et luxuriant des désirs de Nature primitive, nous avons encore pour compagnons du quotidien la feuille l’écorce et l’animal, nous n’avons encore pour abri que le toit de palme et pour couche litière de fougères, nous n’avons pour ciel que le rai-soleil qui se cherche fissure et clairière, nos efforts les plus intenses se sont arrêtés sur les plus hautes branches de notre propre poids-pesanteur d’Ignorance, les limites de notre connaissance sont les propres limites de notre territoire, nous avons même creusé et avons été arrêtés de par la même roche dure que nos outils de pierre, nous connaissons les lois immuables de la vie et de la mort, nous nous sommes affranchis des peurs inutiles et nous sommes “perméés’’ de l’onde serpent et du tigre et de l’éléphant, nous connaissons poisons et antidotes, maladies et guérisons.
Pourtant il est un chemin que nous n’avons pas encore fait, il est des peurs et des craintes qui nous harcèlent et nous tenaillent, des lois antiques que nous nous gardons bien d’enfreindre, celles qui nous assurent la certitude de notre connaissance, celles qui nous établissent pérennité d’existence et ordre établi. Nous sommes heureux ainsi, nos corps se connaissent certitude des jouissances connues et nos enfants grandiront en reconnaissance.
Pourtant nous sommes là aujourd’hui, en limite de reconnaissance et d’Inconnu. L’ombre est si tant rassurante, elle couvre et couve nos désirs de terre sourde les plus ardents et nous pressentons que les pas allants du Temps nous mènent vers la ligne claire de notre Ignorance. Il est là parabole de réalité que nous ne pouvons guère ignorer. Du cœur de la forêt où sont reliques antiques de nos ancêtres, nos morts se teintent de plus de lumière et se deviennent plus sereines ; il est là mystère que notre savoir ne se peut occulter

 
   
         
page précédente page suivante
 

Accueil - croquis : I-II-III-IV-V-VI-VII-VIII-IX-X-XI-XII-XIII-XIV-XV-XVI-XVII-XVIII-XIX-XX-XXI-XXII-XXIII-XXIV-XXV

Pages : 1-2-3-4-5-6-7-8-9-10-11-12-13-14-15-16-17-18-19-20-21-22-23-24-25-26-27-28-29-30-31-32-33-34-35-36-37-38-39-40-41-42-43-44-

45-46-47-48-49-50-51-52-53-54-55-56-57-58-59-60-61-62-63-64-65-66-67-68-69-70-71-72-73-74-75-76-77-78-79-80-81-82-83-84-85-86-87-

88-89-90-91-92-93-94-95-96-97-98-99-100-101-102-103-104-105-106-107-108-109-110-111-112-113-114-115-116-117-118-119-120-121-

-122-123-124-125-126-127-128-129-130-131-132-133-134-135-136-137-138-139-140-141-142-143-144-145-146-147-148-149-150-151-152-

153-154-155-156-157-158-159-160-161-162-163-164-165-166-167-168-169-170-171-172-173-174-175-176-177-178-179-180-181-182-183-

84-185-186-187-188-189-190-191-192-193-194-195-196-197-198-199-200-201-202-203-204-205-206.

 
©Dhanushmat. Tous droits réservés. Reproduction partielle ou entière non autorisée sans accord de l'auteur.