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"DHANUSHMAT, lettres à une Auroville", version livre
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Lundi 24 décembre 01, Samâdhi PM

La voie est tracée, pourtant nous ne nous y aventurons que du bout des pieds avec d’infinies précautions et inquiétudes voire réticences. Ils ont ouvert le chemin de l’absolue Conséquence et nous traînons les pieds de notre Ignorance et de mauvaise volonté. Il est des passages de forêt vierge qui, il est vrai, sont tout particulièrement épais, ce sont ces temps lourds et poisseux du passé qui envahissent et encombrent nos mémoires du présent composé, ces temps où nul rayon de soleil ne se peut nous éclairer. Temps de la fragilité des souffrances ultimes qui se portent en leur matrice les jours de la lumière gracile. Ce sont ces temps de l’exploration secrète des profondeurs cachées de notre être, ces réserves phénoménales de Lumière enveloppées des voiles étanches de l’Ombre, ce lent travail de forage en les couches stratifiées de nos imperméabilités, ce forage or-noir en germe de brillance d’or-soleil.
Ce sont ces lieux où nous ne savons où se posent nos pas, ces sentes sombres de l’incertain en chaque point, ces lieux de l’inconnu où nous ne pouvons nous en remettre qu’aux pas assurés et confiants de Hasard et Destin. Notre voie est tracée des pas à poser, nous hésitons le pied levé l’instant d’une indécision, pourtant le pas est déjà fait, et nous ne le savons pas. Nous sommes balances en quête permanente d’équilibre, en espoir timorés et soucieux d’immobilité, nous peinons et traînons la jambe devant ce qui nous est demandé. Conscience œuvre, travaille et tire, de gré ou de force nous faisons chemin de brousse et étonnés et tout à coup heureux de retrouver de surprise traces de pas et feux de camp encore fumants des pionniers des voies secrètes d’éternité. Émerveillés de cette vie tout soudain rencontrée, notre être s’enflamme et retrouve voie dégagée presque ensoleillée des clairières “endoucies’’ de ciel et de sourire montant complice-de-lune, espaces de la reconnaissance et de la gratitude, ces temps de l’unité et de l’équilibre retrouvés, ces lieux de l’accord de l’être où l’âme se réjouit en silence et secret et contemple le sourire benoît innocent de la simplicité incarnée. Nous sommes et chemin et “chemineur’’ et cheminé, nous traçons la voie de notre propre réalité, à contrecœur ou d’avec bannières flottantes de la foi, notre forêt s’éclaircit des pas familiers enfantins de la joie révélée.

 
   
         
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