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"DHANUSHMAT, lettres à une Auroville", version livre
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Dimanche 18 novembre, Samâdhi PM (suite)

façon de percevoir et d’être et, déjà, un nouveau sens apparaît, un quelque chose qui cette fois, rit de dents bien blanches et sereines, et notre errance, notre idole de jadis toute puissance, se fane, s’étiole, et hurle et trépigne, c’est là la toute-puissance de son impuissance, le SENS est né ! Germe d’une plante rare et miraculeuse qui traduit le monde en un langage de Vie, qui emplit l’être d’un sang nouveau, qui engage notre sol à se tourner d’un sens plus vrai, plus complet.
Et de sa sempiternelle ronde habituelle, elle se prend de rêver d’une valse en la cour des étoiles et du désir d’un soleil-amant plus lumineux et ardent qu’avant.
Que ne n’écoutons-nous pas plus nos valses et nos errances du Sens !

...

 

‘Je suis celui qui n’a qu’une seule flèche.’

– « Mon arc est le porteur de la Vigilance, il est la corde tension de l’être, il se peut décocher le trait unique en l’Instant, il est le porteur assuré du trait infaillible.
Pourtant lui et trait se savent messagers d’une légende nouvelle de Merveille et que du jour de leur union, cette unique rencontre sera aussi l’instant de leur séparation définitive. Il est des temps de la Merveille qui ne se peuvent dire, qui ne se peuvent être perçus que de la plénitude du Sens.
Maintes fois je rencontrai ce loup sauvage ou ce singe hurlant en les chemins de mon âme de terre, maintes fois mon arc se serait tendu d’allégresse de porter le trait meurtrier à son but, pourtant, j’ai vaincu ce loup et ce singe en moi par la seule force de ma volonté et de la grâce du moment qui me les fit les rencontrer. J’ai vaincu de même tous les animaux que mon âme craignait en les jardins de la terre, je les ai affrontés à la force de mes mains et de mon âme nues. Je les ai toujours respectés, les sachant parts des domaines du Seigneur et parts de moi-même rencontrées en mon jardin intérieur sauvage, cependant je ne leur ai jamais permis, après notre rencontre, qu’ils se puissent avoir quelque emprise sur moi, en moi. La maîtrise est ma voie, l’animal est l’adversaire vénérable à transcender en l’alchimie de ma nature, jamais je n’ai tué celui qui est venu à moi pour se révéler à sa véritable identité d’être ce qu’il était, même pour me protéger, ma seule puissance est œuvre alchimique de transmutation des Principes de Terre ; c’est parce que j’ai fait taire le loup en moi que je ne crains plus le loup et qu’il m’accepte et me témoigne respect. Je les ai tous affrontés, il ne m’en est pas un seul que je ne connaisse et qui aujourd’hui ne me viendrait pas manger dans la main si cela se devait être, car je les ai tous vaincus du respect de leur nature d’être, nous sommes quittes.

 
   
         
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