Lundi 31 décembre
01, Samâdhi AM
Est-il seulement
une indignité sur cette terre ?
Chaque geste, chaque action, chaque mouvement est poussé par
Ce qui Sait sur le filtre charbon carbonifère de l’Ignorance.
Êtres de terre, nous sommes ce filtre qui se laisse traverser
— de gré ou de force — et exprimer de la puissance
de cette Conscience. Nous n’inventons rien, nous ne créons
rien, sinon à la mesure de notre propre acceptation, de notre
propre participation.
Notre terre est un véritable percolateur, de l’intense
de notre destinée, nous sommes poussés à “perméation’’
obligée et exprimons sur ce temps-tentative de résistances,
rétentions et souffrances, l’exil et l’errance.
Nous sommes le pur jus de la pression première, râlant,
jouissant ou renâclant, nous sommes les pressés de Dieu
Tout-Puissant qui il se peut ne se prend plus tout son Temps. Nous sommes
les urgences de Son désir de Sa destinée, nous sommes
menés par les chemins buissonniers au Fait. Il n’y a pas
à reculer, puisque en quelque part cela est décidé.
Nous avons il est vrai possibilité imaginée de reculer
et de nous dissocier, même cela est en fait raccourci proposé.
Nous tournons en rond en la volière mille oiseaux de nos pensées,
tentant d’échapper ou de circonscrire l’Infini de
Sa Pensée, nous avons une fois de plus bâti cathédrale
de verre fumé, nous avons été exploités
et “esclavagés’’. Nous manifestons de nos natures
basalte ou ocre de terre colorée des cris comprimés et
oppressés de la terre de nos racines d’éternité.
Nous esquissons du grain de sable colorié de notre peau la traduction
de Sa vérité. Il n’est pas une seconde, il n’est
pas un espace, pas un atome qui ne se puisse échapper à
sa pressée de loi de Pesanteur. Nous avons racines de terre et
de ciel, nous sommes les bâtis exacts entre-deux de Son expression,
êtres manifestes et manifestés de Sa création.
Il n’est pas un petit doigt qui ne soit levé sans sa permission,
nous pouvons cependant nous y associer et y trouver sens plus profond
secret qui nous avait échappé, il n’est pas un geste,
pas une pensée qui ne soit de Son fait, nous sommes les pétris
de Son ironie de nos jours de certitude, d’humour des temps de
nos ouvertures comme de douceur les jours de nos tendresses. Il est
des gestes de l’immoralité, ce sont encore nos résistances
de Son amoralité, nous sommes le creuset forcené de Son
moulage, de Sa coulée ; nous pouvons être écrasés,
broyés, laminés et caressés de son toucher, nous
révélons au jour de l’Instant Sa présence,
Son insistance.
Nous sommes les écritures en cours de son grand livre-Odyssée
de ses désirs, esquisses et volontés, nous traçons
ou griffonnons corps de lettre et chiffre écriture démotique
ou hiératique et signons d’une croix ou d’un nom.
Nous sommes les condensés de son essai, nous travaillons et oeuvrons
à incarner du