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"DHANUSHMAT, lettres à une Auroville", version livre
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Dimanche 18 novembre, Samâdhi PM

Notre terre tourne et tourne et tourne encore, peut-être un peu lasse et étourdie de cette monotonie ; peut-être se prend-elle tout son temps ? Peut-être nous a-t’elle ‘refilé’ son tournis, son mal-être, son mal-aise ? Peut-être sommes-nous las, las de répéter encore et encore les mêmes rengaines sous des noms et des modes du moment, pourtant il n’est rien de changé, nous sommes abrutis de récurrence de l’habitude, nous sommes “emprunts’’ de la fatigue de ce soleil qui n’en finit pas de se lever tous les jours et la nuit de tomber toutes les nuits.. et puis ?… et puis.
Nous avons inventé il est vrai la machine à mâcher les bonbons, la lessiveuse hydrofuge du cerveau et l’essoreuse intestinale, et pourtant !… pourtant nous restons toujours avec ce même malaise en nous, de ce “tournicoti-tournicoton’’ qui nous rend mabouls…
Si notre terre tourne sa sempiternelle ronde bien huilée de sa courbe orbitale, elle n’en est pas moins tout comme nous en errance de sa tout autant sempiternelle habitude.
Ah cette habitude, cette douce compagne si tant attentive qui ne pardonne que si peu un tantinet d’infidélité !
Cette errance qui nous colle si merveilleusement bien à la peau des jours de l’existence ! quel merveilleux habit n’avons-nous pas là ?…
Cette errance qui se gorge hardi tiens bon du : – « As-tu bien fait le plein d’essence, as-tu pensé à … » , cette errance qui est accumulation du non-sens de Vie, cette errance de la possession encore et encore, et de la peur du manque. Errance, Errance, tu ne nous aimes que de trop, …et nous t’adorons !
Tu es devenue notre nouvelle idole, notre Veau d’Or plastique, et nous te vénérons car tu nous emplis et ne laisses, il est vrai, plus la moindre chance ou place au doute, pas plus à la petite question qui pourtant se voudrait bien être posée en quelque part, entre deux bouffées monstrueuses gargantuesques de ton appétit ogre, car de plus tu te nourris de la chair humaine, celle qui est la plus riche, bien sûr, et la plus malléable à tes désirs !
Et nous errons en habit de moine ou en combinaison astronaute, mais nous tournons mabouls en boule comme notre petite terre la boule.
Pourtant, … pourtant, il n’est que de s’arrêter quelques secondes, il n’est que de s’oublier un peu, et se dessine en or sur fond bleu un sourire d’enfant, si fragile, si innocent, c’est sans doute trop de verre fin, ça se brise rien que d’être regardé !… il y a à apprendre une nouvelle habitude, celle de s’affranchir de ce manque de regard qui brise, qui abîme et salit tout ce qu’il touche, il y a à découvrir, à faire l’apprentissage de cette nouvelle vision, de cette nouvelle

 
   
         
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