Dimanche 4 novembre,
Samâdhi PM (suite)
violent ; cela
ne finira-t’il donc jamais ?… il est de ces temps de la
confrontation auxquels on ne peut échapper, celui-ci en est un,
je le sais. Quel est donc ce langage de douleur qui s’exprime
là ?… est-ce l’âme qui se cherche un passage,
est-ce la bête qui réclame son dû ?… Le corps
est tendu comme un arc, un arc à la limite de la rupture, qui
suis-je là-dedans ?
Le jeu des forces qui oeuvrent à une alchimie dont nous sommes
encore trop souvent les cobayes et non les acteurs actifs et conscients,
toujours, encore ! Nous sommes la déclinaison vécue d’une
gamme de rencontres à la mesure de notre partition découverte
intérieure.
Aujourd’hui, ciel et terre de corps sont traversés et manifestent
la puissance d’exultation de la matière livrée à
ses bourreaux du jour. Tout cela en une graduation de suffocation intense
qui me fait me diriger vers le grand miroir. Miroir de la “réflexion’’
des mondes du visible. Je regardais cet être à l’image
réfléchie et plongeais d’intensité aiguë
mon regard entre les sourcils, longtemps, si tant tendu de cette force
d’ouvrir, d’ouvrir de grâce quelque chose, dévoiler
cette énigmatique derrière tant de forces à l’œuvre.
Et le visage se fondit en une image confuse, indistincte, faisant disparaître
les traits si connus et laissant subitement apparaître un nouveau
visage, si net, si précis et tout aussi intense que celui que
je me venais de quitter. Il était planté d’une puissance
et d’un aplomb stupéfiants, sans être surpris ni
véritablement effrayé, son visage était pourtant
absolument froid, dur, animé d’aucun sentiment, un visage
émacié et déjà assez âgé, au
teint clair mais indien (de l’Inde) me sembla-t’il, un de
ces visages qui lorsque vous l’avez vu une fois reste gravé
pour toujours en la mémoire, un visage aigu, tranchant, mais
ce qui le dessinait véritablement était ce regard, ces
yeux, d’une fixité hypnotique, d’une puissance de
cruauté glacée sans fin ni limite, un être du mal,
sans rédemption possible d’un quelconque sentiment de pitié
ou autre.
Jamais je n’avais rencontré une telle cruauté, et
c’était là en face de moi, en lieu et place de mon
visage, sans imagination aucune ! Je soutins ce regard et il disparut
pour en laisser apparaître un autre, encore un des ces êtres
qui portent le mal, une écriture si tant sans ambiguïté.
C’était un être de la déviance et de la jouissance
perverse ; il n’y avait pas cette cruauté froide, seulement
ce regard brillant d’un plaisir d’attente tordu, une bête
du désir de faire souffrir pour la gratuité et la jouissance.
Lui aussi disparut pour laisser place à un troisième personnage,
de type malais il se peut, celui-ci était un sot, une larve sans
caractère très défini qui se devait ronger les
os que devaient lui laisser ces deux compères malins ; il n’était
pas à craindre véritablement, sauf peut-être pour
sa veulerie, il était entraîné du mouvement de ces
deux forces précédemment vues. Le quatrième ne
laissait rien paraître, presque