Jeudi 3 janvier 01, Samâdhi AM

‘Je suis celui qui n’a qu’une seule flèche.’

– « Ce matin mon arc a poussé son cri plain-chant, celui de la bataille. Meutes subtiles de loups et hyènes des forces du Vital se sont présentées. Elles rôdaient en ces nuits des jours-certitude, guettant et tournant sans cesse la spirale de leur proie convoitée. Il n’est nulle esquive, nulle fuite possible, ce sont meutes à rencontrer, meutes harcelantes des forces noires de l’Obscur, meutes des forces occultes aux longues dents blanches de l’Ombre, elles n’ont de cesse d’harceler leur proie d’infinie lassitude, usant langage promesse et violence, le sceau de leur malveillance.
Il est là bataille incertaine, il est là preuve de rencontre du Sens, les aboiements et glapissements de leur proximité m’en assurent la réalité. Je les connais d’éternité, ces meutes sont à mes basques depuis la nuit des temps de mon être, elles me suivent à la trace, me talonnent, me traquent en les pas subtils de ma destinée.
À ces jours du danger me vient l’idée d’user de mon trait, ce trait de l’infaillible qui ne peut que tuer. Leurs hurlements résonnent jusqu’en les caves de mon cœur et de mon âme, s’incrustent jusqu’en le vibrant de mon corps ; résonances des batailles intérieures qui des pas de Karma ont franchi le seuil des trois portes*(1) esquissées et sculptées de notre monde manifesté. Il est là rencontre qui ne se doit ni se peut être écartée ou évincée, il est là espace-de-combat nécessaire et incontournable à mener, il est là silence prodigieux du chaos et du cri de Souffrance et de Haine, il est là de s’en remettre à Ce qui sait. Ce sont batailles de notre réalité, nous sommes et le champ de bataille et l’attaqué, nous avons citadelle trois remparts*(2) à protéger et à mener sur pas d’éternité, nous avons à transmuer mâchoires acérées de l’Ombre et assumer cette nouvelle réalité révélée. Ce sont ces grandes pourvoyeuses du paradoxe, rayant de leur haine les infinitudes du Temps et de l’Espace, elles se portent en semence la révélation cachée de Sens et Conscience, elles apportent de la terre labourée de leur hargne-frénésie la semence “encertaine’’ des jours-soleil, elles se cherchent d’inconscience la lumière du sceau noir de leur propre ombre. Nous les portons en le germe de notre naissance en nos pas argile d’enfance de la terre, elles nous sont l’embryon fertile de nos transmutations à venir. Pas du Destin nous les fait rencontrer, nous n’y pouvons aucunement échapper, il est à lutter. Il est ce corps à corps de l’incertitude, il est là petitesse de nos habitudes et là fragilité récurrente de nos foi et sincérité boussole-affolée, il est là langue de guerre de Temps et d’éternité.