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enfermons
dans nos petites misères desquelles nous ne voulons pas
sortir. Nous nous complaisons dans ce que nous considérons
comme notre citadelle de protection, l’ego, ce premier
œuf de réalisation concrète, qui se deviendra
ultérieurement l’obstacle même de notre évolution.
EGO, citadelle de notre individualité première,
qui nous démarque, nous différencie et déjà
nous sépare en quelque part de la Vie et de la Création.
Ce sera le pourvoyeur de nos idoles, de nos veaux d’or.
Il se justifiera de toutes les marques de son expression d’avec
le langage si proche de la sincérité et de la
vérité que nous en serons dupes ; c’est
le plus fabuleux des imitateurs qui n’aura de cesse de
justifier du bien-fondé de ses actes. C’est une
création à part entière, un chef-d’œuvre
d’imitation de la Vie, un peu comme une vie par procuration,
le duplicata décalcomaniaque d’une gémellité
cachée et oubliée, dans son instinct de survie
et d’identification. Le St Thomas de l’objectivité
prévaut ! Nous avons oublié le numineux entrevu
lors de notre venue sur terre lors de ce contact que nous avions
très certainement à l’origine même
de notre venue sur terre, nous nous sommes séparés
de ce contact qui nous reliait au Tout-Autre pour nous emmurer,
nous ceindre de l’oubli et de la peine. Ce sera sans doute
là traduction de notre chute, cette dégringolade
dans le nescient, cet espace vide du Sens. Cet ego sera le germe
de notre exil, il créera les limites-frontières
de notre libre arbitre et de la perméation, il sera le
mur d’enceinte de notre protection et le mur à
enjamber ou à démolir moellon après moellon
pour nous permettre d’entrevoir les retrouvailles de l’unification.
C’est à lui seul une merveille du genre, l’établissement
par contraste d’opposition d’une certitude de foi,
le protagoniste apparemment nécessaire à notre
humanité pour évoluer et grandir, notre double
jumeau qui nous dévorera si nous lui laissons les rênes
ou la bride lâche. Il est l’écho, le miroir
poli et consciencieux de notre réalité de l’Instant.
Chaque pas sera porteur de son empreinte de par sa présence
en le quotidien de nos actes épais et grossiers de terre.
Le laisser gambader à son aise, le laisser formuler ses
quatre vérités — quatre : la matière
— et nous nous enlisons dans le piège des sables
mouvants de notre dénaturation essentielle, nous traversons
le temps éteint des mondes morts sans avoir pris la mesure
d’une Lumière autre, là, juste à
portée de main, qui n’attend que le bon vouloir
et la bonne volonté d’un regard et des temps de
la Rencontre (Peut-être était-ce que la Mère
proposait alors pour Auroville). Cet ego s’enracine profondément
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