notre vivre quotidien. Nous abrutissons,
nous sectionnons, nous brutalisons de toutes nos possibilités
la matière dans son aspect plastique et superficiel
qu’elle nous propose à voir d’un premier
coup d’œil trop hâtif pour lui faire avouer
sous les tortures de nos inquisitions de toutes sortes de
nous révéler son secret. Là se situe
bien le siège de notre manque de sensibilité
à nous, manque bien pragmatique et qui se pourrait
faire avouer à n’importe qui ce qu’elle
n’est justement pas ! Dans le regard de cécité
que nous portons à ces opérations effroyables
de vivisection, nous ne verrons dans ce « presse-matière
nouvelle magie » que de la matière pressée
et violentée une fois de plus, manque de discernement
de plus encore une fois de plus mais sans doute de pas assez
encore ! Qu’importe, nous avançons, paraît-il
! Nous sommes en pleine évolution, paraît-il
encore ! Si l’on compare l’oriental pour qui le
Temps est le plus fameux compagnon du chemin qu’il ait
connu et rencontré, il n’en demeure pas moins
pour établir une comparaison, que son seul souci primordial
était ou est encore (bien qu’un peu moins, nous
le voyons dans les échanges économiques et transactions
actuelles, signe des temps) de quitter ce monde et de s’oublier
dans le samâdhi des champs de l’Éternel,
oubliant quasi totalement les nécessités de
toutes natures du monde matériel. Nous ne sommes guère
plus avancés dans nos responsabilités de terre,
lorsque l’un veut foutre le camp retrouver le Seigneur
son Créateur et l’autre n’agir que pour
posséder et acquérir l’emprise de l’horizon
terrestre qu’entrevoit son regard. Sri Aurobindo avait
fait l’alliance de cette équation apparemment
impossible et par l’élaboration de YOGA, Sa Réalité,
avait relié les deux aspects opposés et apparemment
contradictoires en une Unité jusqu’à lors
impossible et non manifestée aussi précisément
et succinctement.
Que nous ne soyons donc pas étonnés si dans
ce monde occidental où nous avons perdu le Sens même
de notre présence sur terre d’avec la dimension
sacrée qu’elle véhiculait et véhicule
même si nous ne le savons pas, que nous ne puissions
nous reconnaître d’évidence dans nos êtres
de Sensibilité. Que nous ne soyons pas surpris non
plus que dans des lieux où YOGA se devrait ériger
Vérité et Sincérité, nous y découvrons
bien trop souvent un manque à aspirer déconcertant
recouvert ou révélé peut-être de
par ce manque d’opposition qui font de l’intemporel
et de la vie trop aisée les redoutables obstacles à
la Nécessité de se chercher et de se découvrir.
Se reconnaître dans de tels univers devient un acte