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raffinement
le plus extrême, il est et sera encore une entrave pour
une écoute plus large et profonde que réclame
l’être véritable, peu soucieux de se faire
prendre des vessies pour des lanternes. Nous sommes donc condamnés
à être la proie de cet ego des sens qui nous dirigera
vers le leurre d’une beauté artificielle et superficielle
qui sera néanmoins privée de son essentialité
conjuguée. Nous sommes dans le monde de Prakriti soumise
à ces lois premières de Nature, cette grande Mère
qui nous a enfantés, peu soucieuse parfois de ce que
le Temps se peut bien influer sur sa naturalité. Elle
a établi dans les champs du Temps son jardin et se prend
aise et tout son temps pour mener à bien la tâche
qui lui a été confiée, à savoir
porter le fruit d’une évolution à terme.
À défaut de reconnaissance, il s’agit bien
là de naissance ! Elle se prend les chemins buissonniers
de son immuabilité qui n’est cependant qu’illusion
de plus que se peuvent percevoir et transcrire nos sens, étant
chargée de maintenir en ordre et place tout un univers
pas toujours apparemment très uni et en mouvance perpétuelle,
répondant en cela au Désir intense d’une
fécondation plus intime et profonde de l’Esprit
fécondateur, Purusha, pour rencontrer l’extase
de leur réalité assemblée et complémentaire.
Nous sommes Cela. Nous ne le savons pas mais nous le pressentons
pour peu que nous ayons été contactés de
cette aspiration intime. Les sens vont donc être les moyens
d’exploitation du désir, ce moteur si profondément
enraciné en la dynamique de nos existences d’êtres.
Ce désir pénètre tout, mal dirigé
ou mal employé, il se devient le péché,
pas au sens où nous l’entendons communément
mais au sens de la cible que nous ratons, au sens où
nous nous fourvoyons de la justesse de sa réalité.
Là encore, ce sera le choix du libre arbitre, pour peu
que cela se puisse être en tout cas un choix véritable
et fondé sur une réalité plus profonde
et véritable, ce sera l’axe d’impulsion spécifique
que nous lui donnerons qui déterminera l’acquis,
en complémentarité ou en opposition. Ce désir
pour un « mieux ou un meilleur » de notre existence
sera extrêmement puissant et marquera de l’empreinte
de son feu insatiable les civilisations soucieuses de posséder
ou de craindre de perdre, voire de ne jamais avoir assez. On
le rencontre actuellement dans notre monde socio-économique
qui s’y est enferré jusqu’à la gorge
et ne sait plus comment s’y prendre pour se libérer
de cette souffrance d’esclavage si ce n’est qu’en
attirant le monde entier dans sa perte et en attisant les peurs
du manque. Ce sont ces tous petits désirs que nous portons
à l’échelle |
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