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opposée
à cette mort symbolique. Notre ego se meurt, et cependant
et paradoxalement nous vivons d’une vie nouvelle, celle
de notre pardon à nous-même, celle d’une
reconnaissance nouvelle et entière, celle d’un
amour jusqu’à lors inconnu dont nous ignorions
même qu’il se puisse exister. Cahin-caha nous avançons
et traversons les oubliettes de notre Ignorance, nous approfondissons
les mines de notre être, nous perçons les couches
de nos parts retorses et descendons tels les rishis antiques
en les tréfonds de nos racines d’une humanité
dont nous ne savons pas encore ce qu’elle est ni ce qu’elle
se peut être véritablement. Sri Aurobindo avait
bien évidemment effectué ces descentes en les
enfers de l’humanité, à creuser la boue
sans fin de cet Inconscient si profondément inscrit dans
les structures mêmes du mental le plus élémentaire,
celui de notre cellule. Le Labeur ne pouvait être qu’immense,
car il s’effectuait en l’individualité d’avec
l’aide de la cognition retrouvée du même
labeur engagé tant de millénaires auparavant et
de ces retrouvailles successives ponctuées des lentes
maturations sur tous les plans de l’être. L’Homme
s’est esquissé, ce Divin qui s’assimilait
et revêtait sa nature véritable accumulait cette
force supramentale (Purusha) qui se liait d’empathie retrouvée
d’avec son aimée d’éternité,
Prakriti. Nous aboutissons là à un mystère
dont nous ne pouvons guère parler parce qu’il est
certainement réservé à ceux qui ont creusé
et fait le chemin de l’expérimentation, qui ont
étayé leur parcours dans la joie et/ou la peine,
qui ont redécouvert le filon d’or de leur origine
et ont soulevé la pierre sous laquelle se tenait le miel
doré de la rencontre divine jusqu’en les confins
de l’univers de l’infime atome. L’équation
est alors résolue, elle est la préfiguration d’un
chiffre au code secret que tout un chacun se doit de retrouver
dans la nature exacte de son être et de son Karma pour
ne pas dire de sa destinée, dans la souffrance de la
distanciation à Lui-même, dans la joie de sentir
ce possible en marche, sur les chemins noirs et ensoleils de
cette Lumière enfouie au creux même de la matière.
Voila à quoi se peut servir notre ego, ce fossile d’une
réalité antérieure et autre, ce germe encore
obligé d’une réalité ancestrale qui
peut nous conduire à l’origine même de notre
cellule primordiale, ce retour à l’Unique en la
voie de la manifestation. Notre âme, cette poussière
d’étoile divine qui peuple et anime notre être,
est la garante de cette conversion. Elle brûle en secret
d’un feu que nous ne percevons pas toujours très
concrètement, elle induit les choix intimes et |
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