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tous
genres, mais une immortalité où la Vie s’est
engoncée jusqu’en les plus infimes particules de
nos êtres et corps subtils et épais pour Être
enfin, sans le souci de cette mortalité qui n’est
qu’une fausse vision que nous trimbalons depuis les siècles
et des millénaires de langage d’une Nature pas
toujours très soucieuse de rapidité évolutive.
Évolution des espèces, Évolution de l’Espèce,
ici l’Homme et non plus l’humain qui a toujours,
semble t’il, voulu croire ou cru que la Vie était
ailleurs, en tout cas pas là où Elle est et où
nous Sommes. Il est vrai qu’au vu de ce qu’on y
voit, cela peut paraître quelque peu présomptueux,
voire même anachronique et fantastique pour ne pas dire
fantasque. Sri Aurobindo a cependant tracé cette voie,
il l’a forée d’avec la Puissance de la Vérité
qui lui a été accordée. Il est allé
creuser, comme Lui-même le formula de façon si
merveilleuse mais douloureuse, « dans la fange et la boue
pour la chanson d’une rivière d’or ».
Que pouvons-nous rajouter de plus à de tels propos. La
poésie emploie les mots comme des métaphores chargées
de Vie, et comme leurs noms l’indiquent, les métaphores
portent et transforment. Tout le YOGA n’est qu’une
grandiose métaphore qui tend à influer la Vie
métamorphique dans le tissu du quotidien, à lui
faire prendre Corps et Sens. Sri Aurobindo est Magicien en cela
qu’il a constitué un Naturel de ce qui peut nous
apparaître trop souvent comme du sur-naturel. En fait
ce serait plutôt d’un Supranaturel dont nous devrions
parler ici pour évoquer le sens même de la Poésie
telle qu’il la concevait comme langage le mieux adapté
à son expérimentation. La Poésie a cette
singularité d’exprimer la quintessence et de ne
jamais enfermer l’expérience dans l’objectivité
ratiocinatrice, la part subjective est l’esprit vivant
qui permet le contact véritable d’avec l’intime
de l’être. Cette propension en fait une étude
de Yoga à part entière où chacun se peut
contacter l’essentiel selon sa sensibilité du moment
ou de l’Instant plus précisément. L’Instant,
ce présent animé de Vie et non cette terrible
étanchéité de la mort vivante de nos vies.
Nous avons perdu le Sens, ce Grand Sens dont parle si clairement
Satprem, ce besoin de Vivre et non de survivre ou plutôt,
hélas, de sous-vivre, ce besoin et cette nécessité
de faire l’Unité là où règne
discorde perpétuelle et tenace en l’intime de nos
propres entités comme à l’échelle
planétaire. Ce que nous ne réglerons pas en nous
ne pourra avoir d’effets sur notre entourage et si personne
ne fait ce premier pas, la nature humaine si soucieuse de ses
prérogatives et de ses faiblesses naturelles ne le fera
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