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pas et nous entraînera vers une dégénérescence qui s’est déjà bien installée en ce début de siècle. La Poésie est le langage secret de nos cœurs, non pas de notre émotion émotionnelle, mais de cette émotion qui nous transcende et que l’âme réclame comme un dû à laquelle elle ne renoncera pas puisque c’est son boulot d’âme de réclamer et de recevoir ce Qui nous cherche. Elle se devient la messagère et se prend les mots de la Vie, là où le mental n’est plus qu’un enfant balbutiant et presque idiot de petitesse. Sri Aurobindo, s’Il n’a jamais donné de directives claires pour aborder le chemin du Supramental savait très certainement le pourquoi de cette position. En chaque être concerné, il est la responsabilité de faire sa propre expérience, de redécouvrir le Chemin qu’Il avait parcouru, en posant les pas sur cette sente mouvante d’un Infini transcrit en code fini mais non limitatif et étroit. Le mot se devient Mantra qui résonne dans les corps et les pénètre d’une onde de Joie et de Vérité qu’il est impossible de créer sans ce contact et cette transcendance intérieure phénoménale. Il n’est qu’une Loi qui ne soit essentielle, nous sommes tous, par principe de Présence et d’Identité, par nature et essence, des êtres de Création. Quel que soit le langage privilégié, ce ne seront jamais les mots de la raison raisonnante qui prévaudront et seuls ceux qui s’engageront effectivement dans l’appel de leur destinée ou seront appelés à cela pourront faire obstacle et frein à ces forces de la Négation, tout aussi puissantes dans leurs effets pervers et destructeurs. Le Sentier débroussaillé par Sri Aurobindo et La Mère est un sentier tracé en pleine jungle, d’avec sa sauvagerie primitive et sa puissance obstructive. Frayer de tels chemins ne pouvait être fait que par des êtres destinés à cette préfiguration. Les obstacles de cette jungle sont précisément les constituants de notre passage terrestre et ce seront les subtilités du Mental, les bêtes acharnées de notre Vital et les inerties de notre Physique. Sans la présence de cet être psychique, ce guerrier brillant et cependant si humble de l’âme, nous ne pourrions envisager une telle aventure. Il ne s’agit pas ici d’un parcours touristique religieux balisé des paroles d’un enseignement toutes prêtes et consommables ou d’un rituel à observer à la lettre, mais d’un don de soi, dans ce que cela se peut signifier de plus intense et de douloureux de perdre à jamais ce à quoi nous nous accrochons le plus, à savoir les acquis offerts si généreusement lors de cette venue sur terre. YOGA ! Perméation de l’Impossible dans ce possible de tous nos jours. YOGA ! Traversée solitaire de l’Incompréhensible dans le
 
   
   
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