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Le
chemin qu’il nous est demandé de prendre prendra
maintes formes et aspects. Sri Aurobindo avait établi
la « voie ensoleillée », cette voie de la
soumission inconditionnelle en la Foi et la Certitude de l’avènement.
Il est certain qu’une telle attitude, un tel Engagement
permettra à celui qui se l’appropriera comme réalité
inconditionnelle, ne pourra qu’être créateur.
Dans les eaux de l’incertitude et du peu fondé,
le chemin se prendra une tout autre réalité et
le doute, la souffrance, la douleur, forceront l’être
dans ses limites, l’obligeront à choisir malgré
lui de régresser en conscience d’avec toutes les
conséquences désastreuses que cela induit et génère
ou de se jeter dans les bras du Certain, las d’avoir tant
résisté à l’appel parfois cinglant
et autoritaire de l’âme. Nous allons cahin-caha
en claudiquant sur l’incertitude de notre Potentiel, ce
Réel déjà en germe en nous que nous ne
pouvons cependant pas manifester véritablement, cachés
de notre Réalité dorée qui nous attend
tout là-bas, vers un but encore inenvisageable au stade
actuel de notre méconnaissance. Nous nous heurtons à
notre pauvreté intérieure ou nous ouvrons à
la Lumière de Ce qui se réclame à cor et
à cri. Nous oeuvrons sur les pas traits tillés
de notre existence, tentons de bâtir sur les fondations
d’un Passé composé l’arche d’alliance
d’une Vie nouvelle et surtout plus belle et vivante de
Sa propre Lumière recouvrée. Nous devons apprendre
et pour apprendre il nous faut apprendre à désapprendre
et… désapprendre. Les chemins du connu et du soi-disant
bien-fondé se deviennent les espaces limitateurs de notre
Création nouvelle. Il nous faut aller puiser dans ces
espaces de l’Inconnu, ce Connu qui nous tente et nous
appelle, que nous portons tous, mais que paradoxalement, nous
craignons. Pourtant il est vrai que lorsque l’être
s’est affranchi de certaines limitations, il se demande
encore comment il lui a été possible de vivre
avec au vu des acquis qui lui ont été offerts.
Néanmoins, quoi qu’il se soit approprié
et ait gagné ou intégré, une seconde difficulté
apparaît comme par magie et nous insistons bien sur ce
mot, car cette magie est ici naturelle, elle s’inscrit
dans les plans d’une vaste Conscience qui œuvre à
travers nous et que nous sommes habilités à percevoir
pour une transformation progressive adaptée à
notre rythme évolutif individuel. Là, l’individuel
et le commun ne sont plus qu’une seule manifestation qui
s’élabore dans les vêtements du Temps, ce
grand forgeron intemporel de nos vies de terre qui réconcilie
en son être créateur toute l’expérience
de Sa tentative. Nous sommes les pas d’une |
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