s’engage dans une lutte sans
merci qui le portera aux premiers plans de la scène
politique et de la rébellion contre l’envahisseur
anglais. Curieuse façon de réagir pour un être
dont le désir paternel fut de l’évincer
de sa culture originelle orientale d’avec tout ce qu’elle
se pouvait apporter à l’intelligence naturelle
de cet être si hors du commun. Ce passage est d’une
importance capitale car il va permettre à Sri Aurobindo
de s’immerger très progressivement dans le tissu
vibratoire indien et de reconnaître ce qu’Il portait
en lui mais qu’il ignorait certainement totalement auparavant
de par cet exil-miroir temporaire. Il s’agira là
de re-con-naissance. Après les péripéties
que cette lutte va lui faire vivre et découvrir, Il
va s’engager progressivement vers cette voie spirituelle
que notre terre d’Inde a jalonné depuis si longtemps
déjà puisque cela remonte aux temps védiques.
Vibration, la terre de l’Inde vibre de toutes parts
de cette vibration et de ce Désir Divin, comme la terre
même élue de la manifestation de Sa présence.
Et de ce passage en terre sacrée, notre Homme va quitter
ce monde politique lui étant devenu trop étroit
et insuffisant pour exprimer la puissance qui se voulait prendre
Corps en Lui. Dieu sait à quelle destinée il
réservait l’accomplissement de cet être.
Nous retrouvons là, dans ces passages écrits,
toute la puissance spirituelle inscrite en caractères
d’encre. Il s’aperçut ou plutôt l’adesh
(appel) divin le lui signifia, que son Œuvre se trouverait
matérialité dans Yoga Intégral. Nous
découvrons ici que le passage se fit progressivement
en passant du profane au sacré mais que même
dans ses œuvres à l’apparence profane le
sacré était entièrement présent.
C’est bien là la caractéristique majeure
et lumineuse de l’Inde, où rien ne peut être
vécu qui ne soit en relation d’avec le monde
de la Divinité. Sri Aurobindo retrouvait son Corps
dans le même fait qu’il retrouvait ou accordait
son Origine première à la terre d’asile
quittée. Le pouvoir anglais avait commencé à
distiller son poison occidental par sa présence et
son efficacité puritaine. Sachant ou pressentant que
le pouvoir Divin était plus puissant que tout, Sri
Aurobindo descendit dans le Yoga en certitude extérieure
que l’Inde retrouverait sa liberté et son indépendance,
non par un pouvoir en opposition à un même pouvoir,
mais par l’effet d’une puissance autre bien plus
conséquente, celle de la Foi profonde en Sa destinée.
Nous avions là, réunies en un seul être,
toutes les capacités pour accomplir cette réalisation.
Sri Aurobindo était le porteur de deux continents,
de deux aspects apparemment contradictoires et