plus stupide des disciples de nier
que nous ne fûmes pas aidé, vraiment ! Le seul
fait d’avoir eu cette grâce d’être
reconnu dans la nature profonde de notre être a suffi
pour que nous nous engagions individuellement et personnellement,
et ce, quelles que soient les oppositions du moment. Même
dans nos doutes les plus profonds et dans ces espaces où
nous avons souffert de tant d’ingratitude de ce que
nous attendions éventuellement et ce que nous considérions
comme un dû de notre entourage ou forme de vie du moment
(l’ego, madame, monsieur, l’ego !), nous savions
pertinemment que nous étions en solitude de LUI, que
nous ne l’avions pas encore rencontré plus vraiment
et que nous étions donc bien sur le chemin, de par
le témoignage amer de notre âme qui nous le formulait
ainsi. Nous avons tous eu et avons à vivre ces périodes
de solitude intense, non pas cette solitude de l’autre
ou ‘à l’autre’, mais ces temps où
l’être est seul avec lui-même parce qu’il
sait que c’est en lui qu’est la solitude de ne
pouvoir se rencontrer plus vraiment et de reconnaître
son âme comme l’être manifesté sur
cette terre dans cette vie. Sri Aurobindo n’a, à
ma connaissance livresque, laissé aucun mode d’emploi
de sa quête Supramentale dans le détail. Il le
savait fort bien lui-même que c’est le Seigneur
qui se cherche en l’être, et ce, quelles que soient
les façons dont Il s’y prend. Certes, nous trouvons
des tas de réponses dans ces éclats d’écrits
majeurs et dans ces lettres qu’il adressait à
ses disciples. Il était évident que son souci
était de constituer un foyer vibratoire qui se puisse
recevoir et canaliser cette dimension ou Substance Supramentale
sur terre, tâche qui reviendra à La Mère,
nous l’avons déjà formulé auparavant,
et qui sera pour Elle la possibilité d’ancrer
cette Tentative et en même temps un enfer, la quête
spirituelle n’étant pas toujours, semble-t’il,
au lu de certaines de ses réflexions, la préoccupation
majeure des disciples du Lieu. Si nous ‘pensons’
le YOGA, c’est déjà fichu. Yoga, ça
ne se pense pas, ça se vit. Et ça se vit dans
la joie, parfois, et la souffrance, parfois aussi. Joie quand
nous faisons rencontre avec ce Nous-même, lors d’un
contact avec cette Autreté, souffrance quand nous sommes
coupés de ce même contact, de cette même
Autreté. En fait il y a DIEU et nous pas encore Dieu.
En fait, il n’est que de se laisser emplir de Lui. Et
pourtant, même si cette équation à la
Einstein est si simple et évidente pour nous paraître
peu juste et fort incertaine — il n’est que de
la vérifier — elle n’est guère si
aisément vérifiable, en tout cas ce n’est,
pour le moment, que la certitude d’une intuition que
nous pressentons en