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à
la légende tenace que nous appellerons Ignorance. La
pierre n’est pas plus ignorante que notre bonhomme qui
dirige son capital en haut de son gratte-ciel ou que notre musaraigne
ou notre taupe qui creuse sa galerie, la pierre, notre business
man et notre mineur agissent selon ce que la nature leur a proposé
de faire ou de créer. En cela il n’est nulle Ignorance
; l’Ignorance intervient dès lors que nous quittons
le Sens de la Création, dès lors que nous transgressons
les Lois de la Vie et de ce que la Conscience nous a dotés.
C’est très certainement ce qui nous ramène
au péché originel, cette rupture d’avec
les liens du Créateur, voire notre refus de participer
de cette Réalité, de ce Voyage Originel initiatique
qui nous est ici et maintenant proposé. Notre Ignorance
est dans ce que le mensonge, la mauvaise foi, l’hypocrisie
qui s’en vont peupler nos pensées et nos actes
et dé-naturer le Propos Originel. Notre chute est là,
dans cette Mort à ce nous-même, qui ne demanderait
que d’être Cristal ou fleur merveilleuse à
la fragrance subtile. La Mort est nommée ici, elle est
le contre pouvoir de la Vie, de l’Immortalité telle
que je présume Sri Aurobindo, La Mère et Satprem
entre autres la spécifient et lui accorde un nom. Monseigneur
le Mental est un fieffé casse-pieds. Il est d’une
aide prodigieuse car il est avant tout un Seigneur, quoiqu’on
en dise, mais un Seigneur qui va jouer double jeu. Serait-ce
un espion, une taupe dans le jardin du Seigneur ? On va voir
sa progression et son influence montante au cours de notre humanité.
Pour cela en reprenant notre homme de Lascaux qui était
très certainement dépourvu de toute Ignorance
— en tout cas ceux qui ont dessiné ces fabuleuses
fresques de Vie animale —, nous allons voir que progressivement
cette foi à l’expression spontanée et libre
va s’engoncer dans une représentation de plus en
plus objective et emprunte d’un réalisme objectif
figeant et hypnotique. Notre période moderne qui commence
pour nous en Europe en ce que nous appelons la Renaissance va
commencer à subir la prégnance très marquée
de ce Seigneur et nous séparer de cette Origine expressive
humble et véritablement humaine dans son sens le plus
ontologique. Ce sera le début de la décadence,
de la régression de la Création que l’on
peut suivre ainsi dans les formes artistiques qui se devraient
être spirituelles par excellence dans ce que l’art
se devrait montrer et véhiculer. De ce primitivisme ‘renaissance’
encore chargé d’espoir de l’à-venue
de l’Homme universel dans cet humanisme naissant pourtant
si délicat, fragile et sensible, nous plongeons le maniérisme
décadent de |
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