proverbe de « nul n’est
prophète en son pays », si nous substituions
par une lettre capitale, la première lettre de pays
en minuscule. C’est de ce fait l’imposition d’une
mouvance nouvelle qui se prend le relais d’une volonté
encore par trop volontaire et égoïste, qui guidera
l’être vers Son pays, celui de Sa réalité
à devenir. Sans doute aussi nous faut-il être
acculé au maximum de nos résistances pour nous
lâcher et accepter que ce Nouveau se prenne place dans
les espaces du Temps et de la temporalité. Sans doute
aussi est-il douloureux en quelque part que cela se devienne
une réalité et non plus une éventualité,
une idée comme une autre, sans plus de responsabilité
que de pouvoir s’y soustraire et de ne pas aborder les
responsabilités inhérentes en place, telle que
la foi du Mental et du Vital nous l’a si souvent laissé
entendre et vivre. Ces bascules sont les témoins-jalons
de nos passages et marquent de leur borne milliaire les passages
de nos feux intérieurs en voie de plus de connaissance
et de reconnaissance. Les chemins que se prend le Seigneur
pour se trouver place en nos individualités sont très
singuliers et bien souvent nous nous référons
à ce connu d’un mode d’emploi qui a fait
ses preuves et conforté notre ego qui ne peut être
aucunement spirituel mais bien égoïste —
n’allons surtout pas nous leurrer nous-même !
—, et sans doute là encore nous faut-il nous
violer nous-même et être écoeuré
de notre propre suffisance pour retrouver le chemin ou plus
précisément d’être retrouvé
du chemin qui, dès lors, nous prend. Très certainement
aussi nous faut-il nous auto flageller et nous punir pour
ne pas se sentir coupable que Dieu soit une Réalité
comme une autre et non pas qu’une idée ou un
concept, voire un principe. Nous sommes si plein de doutes
et d’incrédulité. Il nous est facile par
le mental de parler de l’existence de Dieu, c’est
tout autre de Le vivre effectivement en réalité
de Corps et de Présence. Il n’en demeure pas
moins qu’il ne s’agit aucunement là de
porter un jugement sur ce que le Mental ou ses compagnons
nous permettent d’aborder dans nos premiers pas d’expérimentation
de cette Conscience qui utilise les outils les mieux adaptés
du moment pour s’infiltrer plus avant et de prendre
Corps de Substance. Il n’est d’ailleurs pas possible
de dépasser les limitations qui nous sont imposées
par héritage karmique ; si nous les transgressons,
nous sombrons dans la ‘folie Icare’ et nous sombrons-nous
notre destinée inachevée. Toute la Connaissance
accumulée dans ces livres, dans ces propos, dans ces
entretiens, n’est que la nécessité de
se constituer une protection et…un ego. Sri Aurobindo
savait